La nature prend son temps...
comme cette publicité !

Des villages engloutis depuis plus de 10 000 ans pourraient se cacher dans la mer du Nord

préhistoire
© Morten Falch Sortland

En menant une expédition dans la mer du Nord, des archéologues ont découvert plusieurs artéfacts qui suggèrent que les profondeurs pourraient cacher des villages engloutis qui étaient habités il y a plus de 10.000 ans.

Partager sur :

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

La mer du Nord a-t-elle un jour abrité une civilisation ? C'est le mystère que des archéologues tentent de résoudre depuis plusieurs années. Située au nord-ouest de l'Europe, cette mer épicontinentale s'étend sur quelque 575.000 kilomètres carrés et constitue l'une des zones maritimes les plus actives au monde. Mais ça n'a pas toujours été le cas.

Il y a des dizaines de milliers d'années, il n'y avait même pas de mer à cet endroit. Du moins pas aussi étendue. A cette époque, toute une partie de la mer du Nord était ainsi constituée de terres émergées. Les chercheurs ont nommé cette zone - située entre le Royaume-Uni et le reste de l'Europe - "Doggerland" en référence à Dogger Bank, un banc de sable situé dans le Yorkshire et autrefois fréquenté par les pêcheurs.

Selon les recherches, ce n'est qu'il y a environ 12.000 ans, après la fin du dernier âge de glace, que le niveau des eaux a commencé à monter. Le Doggerland aurait alors fini par être englouti, ne laissant dépasser à la surface que le Royaume-Uni et quelques îles. Mais le passé de cette zone n'est pas resté longtemps englouti.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
Il y a plus de 10.000 ans, le visage du nord de l'Europe était bien différent. Cette carte donne un aperçu de l'évolution des terres émergées et du fameux Doggerland.   Europe's Lost Frontiers

Ces dernières décennies, des bateaux de pêche et des engins de dragage ont révélé par hasard de nombreuses découvertes archéologiques dans un périmètre nommé "Brown Bank" situé entre l'Angleterre et les Pays-Bas. Des outils en silex, des pointes de lance et même des ossements humains suggérant que les terres n'étaient peut-être pas seulement émergées, elles étaient aussi peut-être habitées.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

Pour en savoir plus, une équipe constituée de scientifiques britanniques et belges a mené une nouvelle expédition dans les profondeurs de la mer du Nord. Des recherches qui semblent confirmer une nouvelle fois que le Doggerland aurait bien abrité une civilisation il y a plus de 10.000 ans.

Reconstruire les paysages engloutis

Pour en arriver là, les chercheurs ont procédé par étape. Dans un premier temps, ils ont recréé les paysages engloutis en utilisant les données fournies par des compagnies d'exploitation pétrolière, de développement de parc éolien et de l'industrie du charbon. Puis, ils se sont servis des paysages modélisés pour identifier des zones présentant une forte probabilité d'activité humaine passée.

"Notre travail est d'examiner tous les prélèvements réalisés dans les fonds marins et de reconstruire la géologie de l'environnement au cours des 100.000 dernières années", explique dans un communiqué le Dr Martin Bates, géoarchéologue de l'Université du pays de Galles Trinity Saint David. "A partir de cette information, nous pouvons localiser des endroits où les fonds marins pourraient receler des preuves de l'activité des ancêtres qui vivaient dans ce paysage aujourd'hui perdu".

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

L'étape suivante a consisté à se rendre sur le terrain. Les chercheurs ont ciblé trois des zones identifiées qu'ils ont explorées et où ils ont réalisé des prélèvements. Ceci leur a permis d'obtenir les images les plus précises jamais collectées des profondeurs mais aussi de découvrir plusieurs échantillons de tourbe et de bois ancien, témoignant de l'existence d'une étendue boisée dans la région.

Dans l'une des trois zones, ils ont mis en évidence deux fragments de silex, un premier petit qu'ils pensent être une sorte de déchet issue de la fabrication d'outil en pierre et un second plus grand qui se serait détaché d'un maillet en pierre. Un objet qui aurait pu lui-même faire partie d'un ensemble d'instruments utilisé pour la conception d'outils.

Les recherches ont permis la découverte de deux fragments de silex : un petit probablement issu de la découpe d'une pierre et un plus grand qui aurait lui servi de maillet pour fabriquer des outils.   Tom Sparrow, Visualising Heritage. University of Bradford
La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

"La découverte des artéfacts en pierre démontre non seulement que ces paysages étaient habités mais aussi que les archéologues peuvent, pour la première fois, rechercher des preuves d'occupation humaine dans les eaux profondes de la mer du Nord avec une relative certitude de succès", précise dans un communiqué l'Université du pays de Galles Trinity Saint David.

Les "frontières perdues" de l'Europe

Pour le moment, on ignore tout des ancêtres qui auraient pu vivre dans la région il y a plus de 10.000 ans. Mais les spécialistes supposent qu'il s'agissait d'une société de chasseurs-cueilleurs qui migraient en fonction des saisons, chassaient, pêchaient dans les cours d'eau voisins et cueillaient des végétaux comme des noix ou des baies.

Ces recherches complètent le projet baptisé "Europe’s Lost Frontiers" ("les frontières perdues de l'Europe") qui vise à explorer le paysage englouti sous la mer du Nord et avait déjà récemment révélé la découverte d'une forêt fossilisée.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

"Nous sommes à deux doigts de trouver cette civilisation", affirmait en mai dernier à LiveScience, le professeur Vincent Gaffney de l'Université de Stratford qui dirige le projet. "Elle est là, nous le savons - nous avons juste besoin d'une petite dose de chance et de bonne météo pour y parvenir".

A LIRE AUSSI :

Des fouilles révèlent des gravures "exceptionnelles" vieilles de 14000 ans à Angoulême
Des chercheurs ont fait la découverte d'une espèce humaine inconnue vieille de 50 000 ans
En Israël, des archéologues affirment avoir découvert la ville biblique de Ziklag

Ne manquez aucun article en vous abonnant à GEO sur Google News
Outbrain

THÈMES ASSOCIÉS À L’ARTICLE

Outbrain
La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

À DÉCOUVRIR SUR LE MÊME THÈME

Morten Falch Sortland

Europe's Lost Frontiers

Tom Sparrow, Visualising Heritage. University of Bradford