Le Parlement à l’épreuve de l’accessibilité pour tous. Lors des sénatoriales du 21 juillet, remportées haut la main par le Parti libéral-démocrate et son allié le Komeito au pouvoir, deux candidats de l’opposition lourdement handicapés ont été élus : Yasuhiko Funago, 61 ans, atteint de la maladie de Charcot (appelée aussi “sclérose latérale amyotrophique”), et Eiko Kimura, 54 ans, qui vit avec un handicap moteur grave. Ce résultat “va entraîner des changements dans la gestion parlementaire, jusqu’ici monopolisée par des élus bien portants”, écrit l’Asahi Shimbun.

M. Funago est directeur adjoint d’une entreprise de services de soins pour des personnes handicapées et des personnes âgées. Mme Kimura, quant à elle, participe depuis 35 ans au mouvement pour le droit à l’autonomie des handicapés. Les deux nouveaux représentants du peuple japonais sont des élus de la Reiwa Shinsengumi, groupe politique d’opposition fondé en avril 2019 par Taro Yamamoto (qui a obtenu le statut officiel de parti politique à l’issue de l’élection).

Désormais, “le Parlement doit élargir son accessibilité afin de permettre à ces élus d’exercer leurs activités”, souligne le Mainichi ShimbunIl s’agit non seulement d’aménager l’environnement pour faciliter les déplacements dans le bâtiment, mais surtout d’assurer une égalité d’intervention dans les débats et dans les prises de décision. Les deux nouveaux députés ont par ailleurs besoin d’assistants, mais, pour l’heure, le Parlement ne prévoit aucune disposition à cet effet. Lors de la conférence de presse qui a suivi l’élection, Mme Kimura a déclaré, “le Parlement doit commencer par accepter des personnes lourdement handicapées [comme nous]”, rapporte l’Asahi Shimbun.