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En Oregon, les étudiants peuvent prendre des « journées de santé mentale »

Mathilde Ragot
En cas de mal-être, les jeunes habitants de l'Oregon peuvent prendre une journée, comme ils le feraient pour une douleur physique. Une mesure qui élargit les raisons valables d'absentéisme à l'école, pour y inclure la santé mentale.
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C’est l’une des premières lois du genre aux États-Unis. Afin d’expliquer une absence scolaire, les étudiants de l’Oregon sont désormais autorisés à prendre des « mental health days » ou « journées de santé mentale », comme ils en prendraient pour une blessure physique, relaye la NBC. L’objectif ? Faire face à la stigmatisation qui entoure toujours le bien-être mental, dans un État américain qui affiche l’un des plus hauts taux de suicide du pays.

En effet, selon les autorités sanitaires, le suicide constitue en Oregon la deuxième cause de décès chez les 10-34 ans. Près de 17 % des élèves de huitième année (équivalent à la quatrième en France, 13-14 ans) auraient même sérieusement envisagé de s’ôter la vie au cours de l’année écoulée. Mais bien que l’État présente un taux de suicide 40 % supérieur à la moyenne du pays, le problème n’est pas que régional. D’après les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le taux national a récemment atteint son niveau le plus élevé depuis cinquante ans, avec une hausse de plus de 30 % depuis 1999.

Cinq absences sur trois mois

Le projet de loi, impulsé par des jeunes, a ainsi été signé en mai dernier par la gouverneure Kate Brown. Auparavant, les écoles n’excusaient que les absences liées à des maux physiques. Or dans de nombreux établissements, elles doivent être justifiées pour rattraper les tests manqués. Maintenant, jusqu’à cinq absences par élève sur une période de trois mois pourront être permises. Une omission de plus nécessitera l’écriture d’une lettre au principal.

Pour Debbie Plotnik, directrice du groupe de défense des droits Mental Health America interrogée par la NBC, il s’agit d’une étape importante dans la remise en question de la manière dont la société aborde les problèmes de santé mentale.

De nombreux parents ont pourtant rejeté l’idée de cette législation, affirme Haily Hardcastle, étudiante de 18 ans habitant dans la banlieue de Portland. Ils estimaient que leurs progénitures pouvaient déjà prétexter d’être malade, et que cette mesure encouragerait l’absentéisme « Pourquoi devrions-nous mentir à nos parents et à nos professeurs ?, défend-elle, également questionnée par le média américain. Être ouvert aux adultes sur notre santé mentale favorise un dialogue positif, qui pourrait aider les enfants à obtenir le soutien dont ils ont besoin. »

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