De retour devant le juge, le curé niçois accusé de pédophilie clame son innocence

Il salue chaleureusement ses avocats avant de quitter le palais de justice de Nice.  Jean-Marc Schoepff vient d’être entendu durant plus de trois heures par le juge d’instruction, mercredi matin, et il ne souhaite pas prolonger ses explications devant la presse.

Article réservé aux abonnés
Christophe Cirone Publié le 25/07/2019 à 09:00, mis à jour le 25/07/2019 à 13:43
Maîtres Michel Cardix et Tina Colombani, après l'audition de leur client, ce mercredi. C. C.

Ses avocats, en revanche, acceptent de nous parler. Pour défendre l’innocence de leur client, figure des milieux catholiques niçois.

Pour beaucoup, il est « le père Jean-Marc », curé charismatique officiant depuis plusieurs décennies dans le diocèse de Nice.

Pour d’autres, Jean-Marc Schoepff est d’abord un homme accusé de pédophilie. Ce sexagénaire est mis en examen pour « agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité ».

C’est dans ce cadre qu’il a été convoqué, une nouvelle fois, dans le cabinet du juge Chemama.

« Il n’y a pas eu de nouvelle mise en examen. Il était convoqué à la suite des nouvelles plaintes. Mais il conteste dans leur totalité les faits dénoncés », résument Mes Michel Cardix et Tina Colombani. Leur client est visé par neuf plaintes à ce jour.

L’homme d’église, relevé de ses fonctions ecclésiastiques jusqu’à nouvel ordre, avait été confronté à ses accusateurs chez le juge, le 11 décembre. Cette fois, il est venu s’expliquer seul, notamment sur les récents témoignages recueillis par la brigade des mineurs.

Alain Chemama a ainsi pu l’interroger une dernière fois avant de passer la main: il a atteint le délai limite (dix ans) pour rester juge d’instruction au même endroit.

>> RELIRE. "Il faut crier la vérité": Plusieurs victimes du prêtre niçois accusé de pédophilie remis en liberté sortent du silence

"Il est très affecté"

Sur le fond, Jean-Marc Schoepff a « réitéré ses dénégations ». Sur la forme, ses avocats notent qu’une seule plainte, parmi les récentes, concerne des faits non prescrits. Cela en fait deux. Les autres parties civiles seront-elles évincées du dossier ? La justice statuera sur ce point début septembre.

D’après ses conseils, Jean-Marc Schoepff « est très affecté par ces accusations qu’il considère comme mensongères. » Tous les faits signalés - des attouchements lors de camps de vacances - remontent à plus de vingt ans. « Étonnant dans une affaire d’agression sexuelle », estiment Mes Cardix et Colombani. Ils assurent, en outre, que les plaignants « se connaissaient tous. C’est quand même inquiétant ! »

L’argument surprend Sébastien Liautaud. À 33 ans, il est le dernier en date à s’être déclaré victime. « Les autres ont tous dix ou quinze ans de plus. Je ne les connaissais pas ! », martèle-t-il. L’Antibois n’est « pas étonné par sa stratégie de défense, qui revient à parler d’un complot. Je pense que ça ne va pas les mener très loin… Et qu’il y aura bien procès. »

Pour Me Vincent Ehrenfeld, avocat de six victimes, le père Schoepff « s’enferme dans ses dénégations, malgré le nombre de plaintes et de témoignages. » Il aurait de surcroît bravé son contrôle judiciaire, par des échanges avec des paroissiens et « une intense activité paroissiale. » Me Ehrenfeld l’a signalé au juge.

"Du racolage"

D’après la partie adverse, le magistrat n’estime pas justifié un retour de Jean-Marc Schoepff en détention provisoire. Ses avocats, eux, ont demandé « une liste des personnes avec qui il ne peut pas être en contact, car ce n’est pas gérable. »

Surtout, Mes Cardix et Colombani ont « dénoncé avec force une campagne d’incitation à la délation par l’intermédiaire des réseaux sociaux. C’est choquant de la part de parties civiles… On appelle cela du racolage. » Du point de vue des victimes, il s’agit simplement de « libérer la parole ».

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Nice-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.