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La sécheresse coûte entre 700 et 900 millions aux assureurs chaque année

Selon la Fédération française de l’assurance, la sécheresse est le sinistre dont le coût va croître le plus rapidement dans les prochaines années. Agriculteurs et particuliers sont concernés.

Il va falloir s’habituer aux épisodes de forte chaleur et à la sécheresse. Cette réalité est en tout cas bien intégrée par les assureurs qui, chaque année, voient le coût des indemnisations liées à ces phénomènes climatiques augmenter. «Grosso modo, depuis quatre ans, ce sinistre coûte désormais chaque année entre 700 et 900 millions d’euros de dégâts assurés», confie à l’AFP Stéphane Pénet, directeur des assurances de biens et de responsabilité au sein de la Fédération française de l’assurance (FFA). «Depuis dix ans maintenant, nous avons constaté une augmentation assez sensible dans les indemnisations que nous versons du fait d’aléas naturels (…) Ce que nous disent aujourd’hui les climatologues, c’est que la sécheresse va être le sinistre dont le coût va croître le plus rapidement dans les prochaines années», ajoute-t-il.

Les assureurs interviennent auprès des agriculteurs dont l’activité est directement pénalisée par les épisodes de sécheresse. Il faut pour cela qu’ils aient souscrit un contrat d’assurance «multirisques climatique» qui couvre les dommages causés par la sécheresse aux grandes cultures (maïs, blé, tournesol…), rappelle la FFA. Or aujourd’hui, seuls 30% d’entre eux disposent d’une telle assurance. Par ailleurs, ce contrat ne couvre pas la perte de qualité des récoltes ou les conséquences des interdictions administratives d’irriguer. Des événements qui touchent pourtant durement les agriculteurs en ce énième épisode de canicule. D’où la mobilisation parallèle du gouvernement qui promet une avance d’un milliard d’euros d’aides européennes, la mise en place du dispositif de calamité agricole qui permet aux agriculteurs d’être dédommagés, l’autorisation exceptionnelle d’exploiter des jachères ou encore le développement des retenues de l’eau pour l’irrigation.

Vers une hausse des coûts de 150%

Mais la fédération des assureurs rappelle que les agriculteurs ne sont pas les seuls à entrer dans son champ d’intervention. Les particuliers aussi sont concernés. Les fortes chaleurs touchent durement les organismes, entraînant malaises et autres maux. Résultat: les assureurs font face à une hausse des indemnisations dans le cadre des contrats d’assurance santé, «voire les contrats de prévoyance si jamais il y a des conséquences et des séquelles plus larges», précise Stéphane Pénet. Il y a aussi les dommages matériels directs liés à la sécheresse et couverts par la garantie «catastrophes naturelles» de l’assurance multirisques habitation. Ces dégâts peuvent faire suite à un incendie ou à un effet de subsidence sur les terrains et les sous-sols argileux. «Il y a un rétrécissement du sol au moment de la sécheresse et lorsque les pluies d’hiver reviennent, le sol se regonfle et c’est à ce moment-là qu’on voit apparaître des fissures. Il y a toute une partie de la France où les maisons individuelles, construites sur des terrains argileux, subissent, après des sécheresses, des fissures qui rendent la maison parfois inhabitable, voire qui la voient s’écrouler. C’est un sinistre dont on parle peu et qui pourtant coûte très cher pour l’assurance», relève-t-il. À noter que la garantie «catastrophes naturelles» ne se déclenche que lorsque l’État déclare l’état de catastrophe naturelle dans le périmètre concerné.

La FFA constate ces dernières années une multiplication de ces phénomènes et s’en inquiète. «[Les études de prospection sur l’évolution des catastrophes naturelles] nous disent que le poids des dommages causés par les aléas naturels va pratiquement doubler ces 25 prochaines années, par rapport aux 25 dernières années», estime Stéphane Pénet. Si rien n’est fait, le coût des indemnisations liées à la sécheresse risque d’augmenter de l’ordre, de 150%, prévient-il.

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63 commentaires
  • sqalai 96

    le

    Mon Dieu pauvres assureurs! Il me semble que c'est nous qui payons non?

  • kris15

    le

    alors madame royal,ne regrettez vous pas d'avoir cédé aux anarcho ecolos en renonçant à sevens?

  • Ma Gueule

    le

    Alors là je ne me fais aucun soucis pour elles, car de toutes façon enfin d'année, le bilan est positif du fait que c'est nous qui payons la note. On indemnise quelques milliers de personnes et on en profite pour augmenter les cotisations de quelques autres 60 millions des rackettés.

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