Si je dis « nous », y êtes-vous ? En étant au plus près de l’histoire et des histoires, du langage et des textes, de la poétique et de la politique, nous tenterons, durant toute la semaine, de réfléchir à ce qui nous fait tenir ensemble, malgré tout. Ce soir, avec Delphine Diaz, historienne.
- Delphine Diaz, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Reims
« Nous avons perdu notre foyer, c’est-à-dire la familiarité de notre vie quotidienne » : on connaît le texte poignant d’Hannah Arendt, Nous autres réfugiés (1943) qui fait de l’apatride la figure tragique de la modernité. Avec Delphine Diaz, maîtresse de conférences à l'Université de Reims et historienne de l’exil dans l’Europe du XIXe siècle, nous partons en quête de cette histoire qui met à l’épreuve la consistance des communautés nationales.
La politisation et la médiatisation de la cause de l'exil permettent la compréhension et l'identification, et donc le ralliement à cette cause.
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Il y a une fissure dans le "nous" des exilés : l'exil est un moment de cohésion mais c'est aussi un moment où l'on peut se scinder. Nous avons observé auparavant que les groupes d'exilés pouvaient éclater à cause de "l'épreuve de l'exil" [...] au sein même des familles.
La présence des femmes dans l'exil est occultée, ou masculinisée [...] Notamment celles des veuves, car elles deviennent potentiellement une charge pour la Nation qui (les) accueille.
Extrait musical : Franz Schubert - Das Heimweh - Interprété par Dietrich Fischer-Dieskau
Pour en savoir plus :
-> Migreurop - Observatoire des frontières
-> Revue Hommes et migrations - revue trimestrielle de référence sur les dynamiques migratoires
Entre-Temps est une revue numérique d'histoire actuelle, collective, collaborative et gratuite, attachée à la chaire de Patrick Boucheron au Collège de France.
Emission déjà diffusée le 20 février 2019
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