Le "non merci" des constructeurs automobiles à Trump qui veut les faire polluer plus

Los Angeles, 8ème parmi les 10 villes américaines où l'air est le plus pollué ©AFP - Frederic J. BROWN
Los Angeles, 8ème parmi les 10 villes américaines où l'air est le plus pollué ©AFP - Frederic J. BROWN
Los Angeles, 8ème parmi les 10 villes américaines où l'air est le plus pollué ©AFP - Frederic J. BROWN
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Alors que Donald Trump s'apprête à présenter un plan anti-pollution moins exigeant, 4 constructeurs automobiles passent un accord avec l'Etat de Californie pour maintenir les normes existantes. En Algérie, le remplacement du français par l'anglais dans les universités fait polémique.

Ce matin, l'histoire de ces constructeurs automobiles qui veulent plus de contrôle anti-pollution. 

Après la tribune de milliardaires qui demandent à payer plus de taxes (c'était il y a un mois dans la revue en ligne Medium), voici venir un autre renversement de situation assez sensationnel comme seule l'ère Trump peut en créer : The New York Times nous apprend que quatre des plus gros constructeurs de voitures au monde, qui représentent 30% du marché américain, viennent de conclure un accord avec l'Etat de Californie. Un accord, dans le but d'être plus exigeants que le futur plan Trump sur la réduction des gazs à effet de serre ! 

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En gros, explique The New York Times, cet accord anticipe le fait que Donald Trump va cet été abroger le plan anti-pollution de son prédecesseur Barack Obama, pour imposer des normes moins contraignantes aux automobiles. L'objectif ne serait plus de limiter la consommation des moteurs neufs à 4,7 litres d'essence au 100km en 2025, mais d'autoriser la vente de moteurs consommant 6,3 litres aux cent. Ce qui fait quand même une grosse différence. 

Depuis que l'on connait ces intentions de la Maison Blanche, la Californie et 13 autres Etats ont fait savoir qu'elles prendraient leurs propres mesures pour maintenir les normes les plus exigeantes. Mais ce qui est nouveau, selon le Los Angeles Times, c'est que les constructeurs auto (ou du moins 4 des plus importants) "se sont laissé convaincre sans difficulté, et ont fait le choix de contourner une doctrine Trump qui semblait pourtant plutôt à leur avantage".  

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Est-ce que ça veut dire que les constructeurs automobiles se sont transformés d'un coup en super-héros de la lutte contre le réchauffement climatique ? On a du mal à y croire, nous dit Paul Waldman dans son billet du Washington Post, quand on sait que "ces mêmes industriels se sont battus pendant des années avec Barack Obama pour empêcher que son plan anti-pollution voie le jour". 

A présent ce sont eux qui vont contre la présidence pour le défendre ? C'est vraiment  le monde à l'envers, mais ça s'explique : The Wall Street Journal, déjà, nous précise que 3 des 4 constructeurs en question ne sont pas des sociétés américaines. On parle de Honda, BMW et VolksWagen, auxquels s'ajoutent tout de même Ford.  

Et puis, ils ont avantage à ce que les normes soient stables sur au moins une décennie, pour pouvoir adapter les spécifications de leurs moteurs : le plan Obama les a déja obligés à s'adapter, il est compliqué de revenir en arrière à chaque changement de président. Enfin, les industriels de la voiture y trouvent leur compte car ils obtiennent tout de même de l'Etat de Californie leur donne un peu plus de temps pour atteindre les objectifs anti-pollution : les nouvelles limitations de consommation d'essence aux 100 kilomètres vont entrer en vigueur de manière plus progressive que ce que prévoyait le plan Obama, pour une arrivée à l'objectif définitif en 2026 et non 2025. 

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Ca n'empêche pas, analyse Paul Waldman du Washington Post, qu'on est bien face à un président qui dit aux plus pollueurs des industriels : "Est-ce que ça ne serait pas chouette si je vous autorisais à polluer encore plus ? " et ces derniers qui répondent " Non merci !" Et voilà qui isole un peu plus le président, dont Waldman nous dit qu'il "se fiche bien du climat, obnubilé qu'il est par les deux seuls sujets qui comptent pour lui, immigration et le commerce". Le reste, à commencer par l'Agence de Protection de l'Environnement, est laissé aux mains d'une "bande d'escrocs et d'idéologues extrémistes", liés au lobbies industriels. 

Alors quand mêmes les industriels quittent le navire et demandent à être plus contrôlés,  "c'est vraiment le signe que tout ça va beaucoup trop loin" conclut l'éditorialiste du Post.

En Algérie, beaucoup de débats autour d'une réforme linguistique dans les universités.  

Depuis lundi, sur ordre du ministre de l'enseignement supérieur Tayeb Bouzid, les universités algériennes doivent rédiger les en-têtes de tous leurs documents administratifs en arabe et en anglais. 

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En lisant les nombreux articles que le site Tout sur l'Algérie consacre au sujet,  on comprend bien que ce qui fait débat, c'est que la langue anglaise vient remplacer, et chasser, le français qui jusque-là en Algérie restait, avec l'arabe scolaire, la langue des chercheurs et des intellectuels. 

Le gouvernement explique que le passage à l'anglais "permettra de meilleurs débouchés aux étudiants algériens, et attirera plus d'étrangers sur les campus du pays"... mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne convainc pas  les journaux francophones à Alger. Car cette réforme, écrit Makhlouf Mehenni sur TSA, a été lancée il y a quelques semaines "sur fond de stigmatisation du rôle prêté à la France dans la crise politique en cours en Algérie". Mais vouloir sanctionner la langue française pour punir la France de son ingérence supposée dans les affaires algériennes, c'est "un mélange des genres qui n'a pas lieu d'être", estime Mehenni pour qui "la langue de Molière n'appartient pas qu'à la France : elle est un héritage commun pour ceux qui la maîtrisent, un butin de guerre" pour l'Algérie, selon la belle formule de feu l'écrivain Kateb Yacine.  

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Et puis derrière la décision du ministre Bouzid, écrit Karim Kébir dans Liberté-Algérie, il y a l'idée que "le français ne mène nul part" et par extension que le lien avec la France ne mènerait nulle part. L'éditorialiste y voit donc de forts "relents populistes", et plus précisément une concession aux milieux islamistes. C'est d'ailleurs ce que confirme Mohamed Tahar Messaoudi dans El Watan : "Le remplacement du français par l'anglais est surtout fait pour séduire le courant conservateur et islamiste, tant il a toujours été l'un des objectifs majeurs du FIS", le Front Islamique du Salut aujourd'hui dissous. 

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Alors on peut se demander, avec le quotidien L'Expression s'il n'y a pas une réaction d'auto-défense, dans cette presse francophone qui joue à terme sa survie dans le maintien de la langue de Molière en Algérie. Mais si tous ces journaux sont unanimes sur une chose, c'est bien pour dire comme El Watan qu'il s'agit là surtout d'une énième tentative de "diversion" de la part d'un gouvernement qui veut par tous les moyens affaiblir le Hirak, le mouvement de contestation démocratique. Les étudiants, qui sont au premier rang de la mobilisation, ne s'y sont pas trompés en rejettant dès mardi dans les Université, cette mesure jugée avant tout "démagogique"... en français dans le texte.

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