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Chine : Huang Qi condamné à 12 ans de prison pour cyberdissidence
Huang Qi chez lui à Chengdu, dans la province du Sichuan, le 22 janvier 2015.

Chine : Huang Qi condamné à 12 ans de prison pour cyberdissidence

Liberté

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C'est l'une des peines les plus lourdes prononcées ces dernières années à l'encontre d'un dissident en Chine. Le fondateur d'un site Internet qui a révélé des violations des droits de l'Homme dans le pays a été condamné ce lundi 29 juillet à 12 ans de prison. Huang Qi a été reconnu coupable de "divulgation de secrets d'Etat" et s'est vu confisquer 200.000 yuans (26.100 euros) de biens personnels, a précisé dans un communiqué le Tribunal populaire intermédiaire de Miangyang (sud-ouest).

L'homme âgé de 56 ans est un vétéran de la dissidence en Chine. Régulièrement dans le collimateur des autorités depuis l'an 2000, il a dirigé le site Internet "64 Tianwang" - bloqué dans le pays - pour rappeler l'écrasement sanglant du mouvement de protestation de la place Tiananmen à Pékin, le 4 juin 1989 (événement connu en Chine sous la date "6-4"). En 2004, il avait reçu le prix Reporters sans frontières (RSF) du cyberdissident après avoir été condamné quatre ans plus tôt. Il avait alors été le premier opposant chinois à purger une peine de prison pour avoir utilisé Internet à des fins politiques. En 2009, il était à nouveau condamné, cette fois à trois ans de prison, après avoir dénoncé le mauvais état de la construction des écoles qui s'étaient effondrées l'année précédente lors du tremblement de terre du Sichuan (87.000 morts et disparus).

"Effrayer d'autres défenseurs des droits de l'Homme"

Aujourd'hui en mauvaise santé, selon des organisations de défense des droits de l'Homme, Huang Qi avait été arrêté en 2016, peu après avoir obtenu le prix RSF-TV5 Monde de la liberté de la presse. "Son cas a été transformé pour effrayer d'autres défenseurs des droits de l'Homme", observe Patrick Poon d'Amnesty International.

La peine la plus lourde infligée à un opposant politique depuis l'arrivée au pouvoir en Chine du président Xi Jinping a été prononcée contre l'écrivain et militant Qin Yongmin, condamné l'an dernier pour "subversion" à 13 ans de prison.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne