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Les arnaques à la libra, la monnaie virtuelle de Facebook, se multiplient

Les premières arnaques à la libra, cette cryptomonnaie annoncée en juin par Facebook, se multiplient sur le web. Elles sont particulièrement grossières car, si l’annonce de la libra a fait beaucoup de bruit le mois dernier, elle ne sera pas lancée avant 2020. Mais certains se sont quand même fait prendre par des sites comme buylibra.com.

Le logo de la libra (Photo d'illustration).
Le logo de la libra (Photo d'illustration). REUTERS/Dado Ruvic
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Avec un graphisme soigné, une url qui inspire la confiance, un gros bouton « acheter de la libra » et le logo officiel de la cryptomonnaie, le visuel peut être trompeur. Les personnes derrière ces arnaques n’ont même pas attendu l’annonce officielle de Facebook pour acheter un nom de domaine début juin et donc appâter des victimes potentielles.

Rapidement médiatisées, on pourrait instinctivement penser que ces escroqueries n’augurent rien de bon. Pourtant l’économiste Philippe Herlin, qui a écrit un guide pratique sur les cryptomonnaies, estime que ces sites qui surfent sur l’effet d’annonce de Facebook sont plutôt à considérer comme un signe prometteur pour le réseau social.

►À écouter aussi : Invité de la mi-journée - Facebook : « Malgré les polémiques, l’entreprise a de très bons indicateurs financiers »

« C’est comme les marques de luxe qui sont copiées : ça veut dire que ça répond à quelque chose, ça veut dire qu’il y a un besoin latent, explique-t-il. Nous, en Europe, avec l’euro, on a une monnaie qui est stable. Il n’y a pas d’inflation, pas de contrôle des changes. L’intérêt d’utiliser la libra est un peu limité. Maintenant, il y a pas mal de pays émergeant où la monnaie est inflationniste, où le système bancaire est peu développé, où il y a un contrôle des changes, etc, les gens vont assez vite comprendre l’intérêt de la libra. »

Mieux vaut se renseigner

La demande est donc bien là mais l’essentiel est ailleurs pour Facebook. Le géant du numérique et ses partenaires avec lesquels il s’est associé pour créer la libra doivent avant tout rassurer les utilisateurs, et dans le contexte actuel ce n’est pas gagné, avec encore en fin de semaine dernière une ultime sanction des autorités fédérales américaines et 5 milliards d’euros pour Facebook qui n’a pas suffisamment protégé les données de ses utilisateurs.

En France par exemple, selon un sondage Yougo, seulement 14 % des français seraient prêts à utiliser la libra. Pour ceux qui voudront prendre le risque, Philippe Herlin, qui a déjà écrit un guide pratique sur les cryptos monnaies assure que le plus important est de s’informer : « Quel que soit le produit qu’on achète, quel que soit l’actif financier qu’on achète, que ce soit une action, de l’assurance vie ou du bitcoins, il faut comprendre le produit avant de l’acheter. Alors, l’assurance vie c’est simple à comprendre, les crypto monnaie c’est encore plus compliqué, il faut consacrer du temps pour comprendre comme ça marche, si on n’est pas prêt à faire cet effort faut pas acheter, faut pas acheter parce qu’on en parle, parce que ça monte et que on pense qu’on va devenir riche en six mois. Il suffit de se renseigner un petit peu pour comprendre que la libra n’a pas encore été lancée. »

D’ici son lancement, la libra ne sera pas seulement scrutée par les économistes et les utilisateurs de Facebook. Les gouvernements sont également très méfiants. Au dernier G7 finance, le ministre Bruno Le Maire avait assuré que : « Tous les membres ont de fortes inquiétudes sur ce projet libra ».

► À lire aussi : Le géant Facebook veut lancer libra, sa monnaie virtuelle

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