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Ces 5 "repentis de la Tech" qui déplorent l’économie de l’attention

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DiaporamaVotre pouce connaît le chemin par cœur. Du bas vers le haut, vous déroulez votre fil d’actualité sans vous arrêter, sur Facebook, Instagram, Twitter. Entre deux médias, vous “likez” frénétiquement les photos de vos amis ou influenceurs préférés. Vous lisez un thread polémique sur Twitter, en réponse à un autre thread polémique, lui-même en réaction à un tweet raciste ou anarchiste. Vous restez en haleine devant les “...” de Messenger, signe que votre interlocuteur est en train de vous répondre. Parfois, vous vous rendez compte que vous enchaînez ces actions sans réfléchir. C’est normal. Capter votre attention le plus longtemps possible et vous rendre dépendant est devenu le but des géants de la Tech. L’économie de l’attention est une stratégie marketing qui considère l’attention humaine comme une ressource rare, qu’il est donc nécessaire d'attraper. Avec à la clé, des revenus publicitaires. Derrière ces innovations technologiques, se cachent des firmes bien connues… et surtout des ingénieurs, des développeurs, des entrepreneurs, nombreux à penser - a posteriori - avoir créé “le monstre de Frankenstein”. Aujourd’hui, ils regrettent leur création et confessent leurs remords. Découvrez cinq d’entre eux.
Publié le 30 juil. 2019 à 16:08

Diaporama Votre pouce connaît le chemin par cœur. Du bas vers le haut, vous déroulez votre fil d’actualité sans vous arrêter, sur Facebook, Instagram, Twitter. Entre deux médias, vous “likez” frénétiquement les photos de vos amis ou influenceurs préférés. Vous lisez un thread polémique sur Twitter, en réponse à un autre thread polémique, lui-même en réaction à un tweet raciste ou anarchiste. Vous restez en haleine devant les “...” de Messenger, signe que votre interlocuteur est en train de vous répondre.   Parfois, vous vous rendez compte que vous enchaînez ces actions sans réfléchir. C’est normal. Capter votre attention le plus longtemps possible et vous rendre dépendant est devenu le but des géants de la Tech.   L’économie de l’attention est une stratégie marketing qui considère l’attention humaine comme une ressource rare, qu’il est donc nécessaire d'attraper. Avec à la clé, des revenus publicitaires.   Derrière ces innovations technologiques, se cachent des firmes bien connues… et surtout des ingénieurs, des développeurs, des entrepreneurs, nombreux à penser - a posteriori -  avoir créé “le monstre de Frankenstein”. Aujourd’hui, ils regrettent leur création et confessent leurs remords. Découvrez cinq d’entre eux.

Chris Wetherell - TwitterC’est le dernier en date à rejoindre le club des "repentis de la Tech". Il y a quelques jours, le créateur de la fonction “retweeter” sur Twitter a déclaré au site américain Buzzfeed News avoir “mis une arme chargée dans les mains d’enfants de 4 ans”. Derrière ce simple bouton de partage créé en 2009, le développeur estime qu’il a contribué à la baisse de la qualité des échanges sur le réseau social. Pire, il y voit un instrument de propagation pour les fake news et le cyber harcèlement. A l’origine, pour lui, cette fonction allait permettre de donner une voix aux communautés sous-représentées. De quoi déchanter.

Chris Wetherell - TwitterC’est le dernier en date à rejoindre le club des "repentis de la Tech". Il y a quelques jours, le créateur de la fonction “retweeter” sur Twitter a déclaré au site américain Buzzfeed News avoir “mis une arme chargée dans les mains d’enfants de 4 ans”. Derrière ce simple bouton de partage créé en 2009, le développeur estime qu’il a contribué à la baisse de la qualité des échanges sur le réseau social. Pire, il y voit un instrument de propagation pour les fake news et le cyber harcèlement. A l’origine, pour lui, cette fonction allait permettre de donner une voix aux communautés sous-représentées. De quoi déchanter.

Tristan Harris - GoogleCertainement l’un des repentis les plus connus. Cet ancien “philosophe produit” de Google n’est pas tendre avec son ancien employeur. En 2013, il s’est fait connaître en diffusant une note interne à une poignée de collègues chez Google. Dans sa note, “A Call to Minimize Distraction & Respect Users' Attention” (un appel à réduire les distractions et au respect de l’attention des utilisateurs), Tristan Harris a suggéré à son employeur de se sentir davantage responsable et de faire en sorte que l'humanité ne passe pas ses journées sur un smartphone. Dans une tribune publiée en 2016, il accuse les Gafam de prendre en otage l’attention des utilisateurs en utilisant leur vulnérabilités psychologiques. Aujourd’hui très médiatique, Tristan Harris prend régulièrement la parole en conférence pour dénoncer ces agissements et apporter des solutions plus “éthiques”. Il a cofondé en 2013 le Center For Humane Technology, une ONG destinée à “réaligner la technologie avec l’humain”.

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Tristan Harris - GoogleCertainement l’un des repentis les plus connus. Cet ancien “philosophe produit” de Google n’est pas tendre avec son ancien employeur. En 2013, il s’est fait connaître en diffusant une note interne à une poignée de collègues chez Google. Dans sa note, “A Call to Minimize Distraction & Respect Users' Attention” (un appel à réduire les distractions et au respect de l’attention des utilisateurs), Tristan Harris a suggéré à son employeur de se sentir davantage responsable et de faire en sorte que l'humanité ne passe pas ses journées sur un smartphone. Dans une tribune publiée en 2016, il accuse les Gafam de prendre en otage l’attention des utilisateurs en utilisant leur vulnérabilités psychologiques. Aujourd’hui très médiatique, Tristan Harris prend régulièrement la parole en conférence pour dénoncer ces agissements et apporter des solutions plus “éthiques”. Il a cofondé en 2013 le Center For Humane Technology, une ONG destinée à “réaligner la technologie avec l’humain”.

Sean Parker - FacebookPrésident de Facebook de 2004 à 2005 (à l’époque où le réseau social était encore une startup), Sean Parker, aussi cofondateur de Napster, épingle à son tour l’économie de l’attention. En novembre 2017, il résume ce concept en une question : “Comment pouvons-nous utiliser votre temps et votre attention le plus possible ?”. Pour y répondre, le réseau social a mis en place tout un système de validation sociale, par le like, les commentaires, le partage, etc. et ainsi générer de la dopamine dans le cerveau et créer de l’addiction. Pour Sean Parker, les responsables de Facebook, lui compris, étaient parfaitement conscients de ces enjeux. “Et nous l’avons quand même fait”, a-t-il ajouté.

Sean Parker - FacebookPrésident de Facebook de 2004 à 2005 (à l’époque où le réseau social était encore une startup), Sean Parker, aussi cofondateur de Napster, épingle à son tour l’économie de l’attention. En novembre 2017, il résume ce concept en une question : “Comment pouvons-nous utiliser votre temps et votre attention le plus possible ?”. Pour y répondre, le réseau social a mis en place tout un système de validation sociale, par le like, les commentaires, le partage, etc. et ainsi générer de la dopamine dans le cerveau et créer de l’addiction. Pour Sean Parker, les responsables de Facebook, lui compris, étaient parfaitement conscients de ces enjeux. “Et nous l’avons quand même fait”, a-t-il ajouté.

Justin Rosenstein - FacebookEn octobre 2017, le Guardian a publié un long article sur un ex-développeur de chez Facebook, pétri de remords. On y découvre Justin Rosenstein, le créateur du bouton “J’aime”, avouant restreindre son utilisation de Facebook. Il dénonce le caractère envahissant des réseaux sociaux et va jusqu’à comparer Snapchat à de “l'héroïne”. Dans la continuité de sa désintoxe numérique, il se dote d’un contrôle sur son iPhone pour l’empêcher de télécharger de nouvelles applications. Il fait aussi partie, comme son acolyte Tristan Harris, du Center For Humane Technology.

Justin Rosenstein - FacebookEn octobre 2017, le Guardian a publié un long article sur un ex-développeur de chez Facebook, pétri de remords. On y découvre Justin Rosenstein, le créateur du bouton “J’aime”, avouant restreindre son utilisation de Facebook. Il dénonce le caractère envahissant des réseaux sociaux et va jusqu’à comparer Snapchat à de “l'héroïne”. Dans la continuité de sa désintoxe numérique, il se dote d’un contrôle sur son iPhone pour l’empêcher de télécharger de nouvelles applications. Il fait aussi partie, comme son acolyte Tristan Harris, du Center For Humane Technology.

Loren Brichter - Pull-to-refreshEn 2009, un jeune ingénieur américain invente le “pull-to-refresh” (tirer vers le bas pour rafraîchir une page sur son smartphone), une fonctionnalité qui va rapidement être reprise par tous géants de la Tech. Huit ans plus tard, son créateur Loren Brichter ne cache pas ses remords. Au Guardian, il avoue : “Le “pull-to-refresh” crée une dépendance [dans le fait de toujours vouloir voir les dernières actualités]. Quand je travaillais dessus, je n’étais pas assez mature pour y penser”. Et d’ajouter : “J’ai deux enfants et je regrette à chaque instant de ne pas prendre assez soin d’eux parce que je suis absorbé par mon smartphone.”

Loren Brichter - Pull-to-refreshEn 2009, un jeune ingénieur américain invente le “pull-to-refresh” (tirer vers le bas pour rafraîchir une page sur son smartphone), une fonctionnalité qui va rapidement être reprise par tous géants de la Tech. Huit ans plus tard, son créateur Loren Brichter ne cache pas ses remords. Au Guardian, il avoue : “Le “pull-to-refresh” crée une dépendance [dans le fait de toujours vouloir voir les dernières actualités]. Quand je travaillais dessus, je n’étais pas assez mature pour y penser”. Et d’ajouter : “J’ai deux enfants et je regrette à chaque instant de ne pas prendre assez soin d’eux parce que je suis absorbé par mon smartphone.”

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