Pendant 46 ans, Sokol a vécu l'enfer sous le régime communiste albanais : "Il n'y a pas eu d'excuses, de mémorial national"

Il a prévenu. Avec un sourire et une forme de pudeur qui a tout d’une litote. "Il faut un peu d’imagination pour comprendre mon histoire", dit Sokol Mirakaj. Il en faut, en effet, et le "un peu" n’est pas de trop. Droit comme un i, le regard vif et la faconde latine, cet homme de 75 ans, casquette plate et lunettes fines, entame son récit en se campant presque en chanceux, ce qui ne manque pas de surprendre.

Arnaud Vaulerin (© Libération)
Pendant 46 ans, Sokol a vécu l'enfer sous le régime communiste albanais : "Il n'y a pas eu d'excuses, de mémorial national"

Le pays tente de panser ses plaies après un demi-siècle de dictature. Mais il demeure à la traîne dans sa "décommunisation". La faute à un long et profond isolement sous le régime d’Enver Hoxha, mais aussi à une transition chaotique.Il a prévenu. Avec un sourire et une forme de pudeur qui a tout d’une litote. "Il faut un peu d’imagination pour comprendre mon histoire", dit Sokol Mirakaj. Il en faut, en effet, et le "un peu" n’est pas de trop. Droit comme un i, le regard vif et la faconde latine, cet homme de 75 ans, casquette plate et lunettes fines, entame son récit en se campant presque en chanceux, ce qui ne manque pas de surprendre. "J’ai pu jouir de la liberté pendant mes deux premières années." Sokol Mirakaj n’avait pas encore 2 ans quand, le 17 juillet 1945, il a été emprisonné avec sa mère et Simon, son frère âgé de seulement 3 semaines. Il ne savait pas qu’il ne retrouverait la liberté que quarante-six ans plus tard. Étiqueté "ennemi du peuple", son père avait le tort d’être anticommuniste et de lutter contre les compagnons d’Enver Hoxha qui s’emparaient de l’Albanie, petit pays d’un million d’habitants aux confins des Balkans.

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