Le produit intérieur brut (PIB) après inflation du Québec a été à la hausse en mai dernier pour le huitième mois de suite. Il s’agit de la plus longue séquence depuis que l’Institut de la statistique du Québec compile ce type de données, soit depuis 1997.

Avec un rythme de croissance annualisé de 2,8 % après cinq mois, l’économie québécoise roule deux fois plus vite que l’économie canadienne, à 1,4 %.

En mai, le PIB réel a augmenté de 0,5 %, comparativement à 0,2 % pour le Canada.

La croissance vient principalement de la production de biens. L’agriculture, la foresterie, la construction et la fabrication affichent les plus fortes hausses en mai. L’industrie des services n’est pas en reste, avec une hausse de 0,4 % en mai. Parmi les 15 secteurs étudiés, 12 ont connu une progression de l’activité, tels les administrations publiques, l’enseignement et le transport.

Depuis le début de la séquence de croissance ininterrompue ayant débuté en octobre dernier, plusieurs secteurs ont contribué à tirer l’économie vers le haut, ce qui fait dire aux économistes de la Banque Nationale (BN) que la croissance est alimentée par de nombreuses racines.

D’octobre 2018 à mai 2019, le secteur primaire non minier a avancé de 12,2 %, le manufacturier, de 8 %, le commerce de gros, de 7,9 %, et la construction résidentielle, de 6,9 %.

L’économiste Marc Pinsonneault, de la BN, rehausse sa prévision et anticipe désormais une croissance du PIB réel au Québec de 2,2 % en 2019, au lieu de 1,8 %. Si cette prévision se réalisait, ce serait la troisième année de suite où le PIB réel de la province progresserait de plus de 2 % par an.

Dans son dernier budget, Québec tablait sur une croissance réelle de 1,8 % en 2019.

De son côté, Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, voit aussi le PIB réel progresser de 2,2 %, mais elle souligne les risques qui pèsent sur l’économie mondiale et auxquels n’échappe pas le Québec. À titre d’exemple, le porc québécois est interdit en Chine depuis la fin du mois de juin. Mme Bégin croit que les tensions commerciales feront ralentir la croissance économique du Québec dans la deuxième moitié de l’année.