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"Des femmes meurent tous les deux jours, on ne peut plus attendre"

par Anais Moine ,
"Des femmes meurent tous les deux jours, on ne peut plus attendre"© GettyImages
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Demain débutera, à Matignon, le Grenelle des violences conjugales. Un rendez-vous attendu au tournant par certain(e)s militant(e)s féministes qui déplorent le manque de réactivité du gouvernement. Caroline De Haas, membre du collectif NousToutes, confie ses attentes et ses regrets face à ce dispositif.

Lancé demain, et jusqu’au 25 novembre prochain, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Grenelle des violences conjugales rassemblera "la plupart des ministres", assurait jeudi dernier Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Si la ministre a annoncé le lancement d’un fonds "Catherine" doté d’un million d’euros pour la lutte contre les féminicides et destiné à financer des associations locales, des militantes du collectif NousToutes, réunies dimanche soir place du Trocadéro, à Paris, réclamaient un milliard d'euros. "Si on veut mettre en place des politiques publiques efficaces et ambitieuses pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles, on a besoin de moyens financiers. Toutes les politiques publiques qui ont vraiment permis de changer la réalité, que ce soit sur le cancer, sur la sécurité routière, ou sur le handicap, ont demandé des moyens importants", explique la féministe Caroline De Haas.

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"On est face à une problématique où il faut faire changer les comportements et les mentalités d’à peu près 60 millions de personnes. Ça demande une mobilisation extrêmement forte, à la fois des pouvoirs publics, au niveau national mais aussi au niveau local, des entreprises, des associations, des organisations internationales qui sont en France… De tout le monde !", poursuit la militante qui insiste sur l’importance de l’éducation. "Comment est-ce qu’on s’organise pour que chaque enfant soit sensibilisé à la prévention des violences ? Ça fait deux ans et demi que le gouvernement est en place, ça fait deux ans et demi qu’on demande à ce qu’ un brevet de la non-violence soit mis en place", s’insurge-t-elle, avant d’interroger, "Pourquoi est-ce qu’on a besoin d’encore trois mois de réunions pour y aboutir ?"

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"Beaucoup de féminicides auraient pu être évités"

Ce brevet de la non-violence, qui serait, tout comme le Brevet de Sécurité Routière (BSR), obligatoire dès le collège, "demande des moyens qui sont faramineux parce qu’il faut recruter des gens partout en France pour aller former des enfants, et aujourd’hui, ni Jean-Michel Blanquer, ni Marlène Schiappa, ni Emmanuel Macron n’ont décidé de faire ça", poursuit la militante qui attend des mesures financées et immédiates, "pas dans trois mois." "Des femmes meurent tous les deux jours, on ne peut plus attendre", assène celle qui ne cache pas sa colère face aux 101 féminicides recensés depuis de le début de l’année, surtout que "beaucoup auraient pu être évités" selon elle.

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"Parler de féminicides ne suffit pas. La preuve, cette année sera sans doute une des plus meurtrières", conclut Caroline De Haas, déplorant que l’État, comme la société, regarde défiler ce décompte macabre, avec "l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose".

Féminicides : les proches de 34 victimes proposent des mesures avant le Grenelle des violences conjugales

Vidéo par Anais Bertrand

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Anais Moine
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