Dans les coulisses d'« Einstein on the beach » de Philip Glass avec Régis Campo

Philip Glass tenant la partition d' "Einstein on the beach"  -  Arthur Casablanca
Philip Glass tenant la partition d' "Einstein on the beach" - Arthur Casablanca
Philip Glass tenant la partition d' "Einstein on the beach" - Arthur Casablanca
Publicité

Thomas Vergracht explore une partition fondatrice de la musique contemporaine : "Einstein on the Beach" de Philip Glass. A l’occasion de la reprise de l’œuvre le 27 septembre au festival Musica à Strasbourg, il en pénètre les secrets en compagnie du compositeur français Régis Campo.

Philip Glass - « Einstein on the Beach » (1976)

« Einstein on the Beach » est un opéra en quatre actes qui a été conçu et façonné à quatre mains, par le compositeur Philip Glass, et le metteur en scène Bob Wilson

Un opéra né d'une rencontre

Philip Glass rencontre Bob Wilson à New-York en 1973. A l'époque, il vient tout juste de concevoir un travail titanesque autour du personnage de Staline (« The Life & Times of Joseph Stalin »), une pièce de théâtre de 12 heures que Phil Glass découvre à New-York, lors d’une représentation à la Brooklyn Academy of Music.

Publicité
Philip Glass et Robert Wilson en 1976
Philip Glass et Robert Wilson en 1976
© Getty - ullstein bild

Tous deux ont envie de travailler ensemble autour d'une personnalité célèbre, leur choix se porte sur Einstein.

L'instrumentation

« Einstein on the Beach » a été écrit pour le Philip Glass Ensemble, qui regroupe piccolo, saxophones, voix, et synthétiseurs, d’où sa sonorité si caractéristique.

L'argument

L’opéra est non-narratif, il est rythmé par des tableaux inspirés par la science et le personnage d’Einstein. L’œuvre, qui dure trois heures et demie, est parcourue par trois tableaux, qui se croisent sans cesse tout au long des quatre actes  :

  1. Le Train
  2. Le Procès
  3. Une figure de Danse

Chacun des actes est entrecoupé de "Knee-Plays" : des « pièces genoux » qui font souvent intervenir un chœur.

Dans le détail...

« Train 1 »

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Un système rythmique dérivé de l'Inde

Dans ses mémoires, Philip Glass évoque le joueur de tabla Alla Rakha et ce système rythmique si particulier qui a déclenché en lui d'intenses émotions :

" Alla Rakha (...) était maître dans l'art de ce qu'on appelle le "calcul". Quand il jouait des séquences rythmiques, il pouvait les introduire dans le tâla exactement comme il le voulait et ses méthodes de comptage étaient infinies. A l'intérieur d'un tâla de dix-huit temps, les groupes de notes fromaient des phrases constituées tantôt de trois temps, tantôt de quatre temps, tantôt de deux temps. Or Takha savait toujours où il en était dans ce cycle. Il adorait titiller le public en faisant semblant d'être arrivé à la fin du tâla, puis en reprenant son improvisation quatre ou cinq fios à partir du milieu du cycle. Quand il revenait enfin au début du tâla, lorsque la mélodie se résout et que tous les éléments se rejoignent sur le premier temps - qu'on appelle "sam" -, on percevait l'effet produit sur le public. Les spectateurs poussaient un soupir de satisfaction. L'attrait de la musique indienne vient en partie de cet esprit ludique"

« Knee-Play 4 »

« Dans cette 4ème Knee-play, le violoniste, dans la mise en scène de Bob Wilson, est sur scène et grimé en Einstein »

Dans ce passage, le dispositif instrumental change : on a désormais ici un violon et un chœur.

« Spaceship »

Le vaisseau spatial, Spaceship, est un dérivé du thème de Danse que l’on entend dans les actes précédents – on est ici à la fin du 4ème acte, juste avant la toute dernière Knee Play.

Où voir et entendre « Einstein on the Beach » ? 

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Régis Campo - "Street Art" (2019)

«Street Art», le nouvel album de Régis Campo le label Signature Radio France, est interprété par quatorze musiciens-virtuoses de l’Ensemble TM+, sous la direction de Laurent Cuniot.

Votre goût pour la pulsation, ne rejoindrait-t-il pas un peu votre attirance pour le minimalisme ?

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Furie bouillonnante à la limite de la techno, Street-Art est une œuvre pour grand ensemble instrumental, incluant des couleurs étonnantes (un synthétiseur très « années 1980 » ou une grande poubelle remplie de verres). Par sa force et son intensité, elle fait partie des grandes partitions du compositeur.

Le Disque contemporain de la semaine
1h 00

Retrouvez les conseils d'écoute de Thomas Vergracht dans sa playlist :

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Programmation musicale

Philip Glass
Knee 1
Philip Glass Ensemble

Philip Glass
Acte I : Train 1
Philip Glass Ensemble

Traditionnel indien
Tabla recital
Allah Rakha et Zakir Hussain (tablas)

Philip Glass
Knee 4
Philip Glass Ensemble

Philip Glass
Acte IV : Spaceship
Philip Glass Ensemble

Philip Glass
Concerto pour violon et orchestre n° 1 : Deuxième mouvement
Renaud Capuçon (violon), Bruckner Orchester Linz, Dennis Russel Davis (direction)

Philip Glass
Etude n° 20
Nicolas Horvath (piano)

Régis Campo
Street Art
Ensemble TM+, Laurent Cuniot (direction)

Régis Campo
Mysterium simplicatis
Ensemble TM+, Laurent Cuniot (direction)

L'équipe

pixel