A la demande du président Donald Trump, le Pentagone a annoncé mardi 3 septembre avoir débloqué 3,6 milliards de dollars pour financer la construction de 280 km de mur à la frontière mexicaine. Pour disposer de ces fonds, le ministère de la défense a décidé de reporter 127 projets de construction et de modernisation des locaux militaires aux Etats-Unis et à l’étranger prévus dans son budget 2019, a précisé à la presse un de ses porte-parole, Jonathan Hoffman.
Le chef du Pentagone, Mark Esper, « a décidé que ces projets de construction sont nécessaires pour soutenir l’usage des forces armées et le ministère de la défense va donc mener 11 projets de construction militaire de barrière frontalière », a précisé M. Hoffman au cours d’un point de presse.
« La longueur totale (…) est de 175 miles », a détaillé le responsable des affaires de sécurité intérieure au Pentagone, Kenneth Rapuano. Il a précisé qu’il s’agit d’une part de renforcer des segments déjà existants, mais considérés comme insuffisants, et d’autre part d’en construire de nouveaux. Les zones considérées sont notamment situées près de Yuma (Arizona), El Centro et San Diego (Californie), Laredo et El Paso (Texas).
« Une gifle pour les forces armées »
Le général Andrew Poppas, directeur des opérations à l’état-major américain, a assuré que la construction de ces pans de mur frontalier permettrait de réduire le nombre des 5 000 militaires américains déployés à la frontière mexicaines à la demande de Donald Trump, qui souhaite endiguer l’immigration en provenance d’Amérique latine.
Les projets de construction militaire reportés n’ont pas été décrits à la presse, le Pentagone souhaitant informer d’abord les élus des Etats concernés par les 127 projets, mais les membres du Congrès ont très rapidement réagi à cette annonce.
Parmi les projets affectés figure notamment un bâtiment de la prestigieuse académie militaire de West Point (New York), a fait savoir le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. « C’est une gifle pour les forces armées qui servent notre pays », a-t-il écrit sur Twitter. Le président Donald Trump est « prêt à cannibaliser des fonds militaires déjà alloués pour satisfaire son ego et pour un mur qu’il a promis que le Mexique paierait », a-t-il ajouté.
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