Les trottinettes électriques plus polluantes qu’on ne le pensait

Une étude américaine démontre que l’utilisation des trottinettes électriques pollue plus que les transports en commun.
Les trottinettes électriques plus polluantes qu'on ne le pensait

Les adeptes de la trottinette électrique vont peut-être remettre leur pratique en question. Une étude scientifique américaine démontre que leur processus de fabrication et leur faible espérance de vie en font des appareils plus polluants que les transports en commun. 

Accidents mortels, absence de lois encadrant sa pratique, développement « anarchique »… La trottinette électrique défraie la chronique depuis des mois. L’appareil motorisé s’attire les foudres des piétons et des automobilistes qui vivent mal son arrivée massive, quand il est considéré par d’autres comme un transport pratique et écolo. Au total, 232 749 trottinettes électriques ont été vendues en France durant l’année 2018. 

On sait depuis des mois que leur réputation de mode de transport propre est peu justifiée. Le magazine Quartz examinait en août 2018 les données de 129 trottinettes électriques dans la ville de Louisville dans le Kentucky. Avec une durée de vie moyenne de 28,8 jours, difficile de les qualifier de « durable ». Une nouvelle étude parue le 2 août, et réalisée cette fois par des scientifiques, vient enfoncer le clou : des chercheurs de la North Carolina State University ont calculé que l’impact moyen des trottinettes serait de 202 g de gaz à effet de serre par passager et par mile parcouru.

Au détail, 50 % des GES seraient liées à la provenance des matériaux et à leur assemblage, 43 % à la collecte et à la distribution du produit final et 4,7 % à  la recharge de l’appareil. À condition, bien sûr, que ceux-ci soient rechargés de manière conventionnelle. À Paris, des juicers, (les personnes spécialisées dans la recharge des trottinettes après utilisation) ont été surpris en train d’utiliser des générateurs à essence pour les alimenter en énergie. 

Des trottinettes maltraitées

Les composants même des trottinettes, comme les batteries au lithium et le cadre en aluminium, nécessitent l’extraction énergivore de métaux rares. Après leur assemblage en Chine, elles sont transportées sur de longues distances jusqu’en Europe et en Amérique. Outre ces sources de gaz à effets de serre, les trottinettes électriques sont régulièrement la cible de vol et de destruction. Des dégradations qui viennent alourdir la balance. 

 
 
 
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Pour dénoncer ces actes de vandalisme, le compte Instagram Bird Graveyard, créé par trois Californiens de l’ouest de Los Angeles, rassemble plusieurs centaines de photos de trottinettes maltraitées. L’un des fondateurs du compte déclare dans les colonnes du Guardian que, bien qu’il ait toujours soutenu ce concept en tant qu’alternative aux voitures personnelles, il regrette que personne n’ait anticipé l’apparition de susceptibles dégradations volontaires. « Les gens sont ce qu’ils sont, et détruire fait partie d’eux, conclut-il. On aurait dû en tenir compte pour pouvoir y remédier.  » 

 

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Image à la une :  image libre de droit / Andriy Bilous

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