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Cyberintimidation : un jeune sur cinq a déjà manqué l’école suite à l’intimidation en ligne (UNICEF)

 Les médias sociaux ont une influence considérable sur la vie des enfants et le fait d'être constamment connecté à Internet comporte également de nombreux risques, y compris l'exploitation sexuelle des adolescents et des enfants en ligne.
© UNICEF/UN014974/Estey
Les médias sociaux ont une influence considérable sur la vie des enfants et le fait d'être constamment connecté à Internet comporte également de nombreux risques, y compris l'exploitation sexuelle des adolescents et des enfants en ligne.

Cyberintimidation : un jeune sur cinq a déjà manqué l’école suite à l’intimidation en ligne (UNICEF)

Culture et éducation

Un jeune sur trois dans 30 pays a déclaré avoir été victime d'intimidation en ligne, et un sur cinq a déclaré avoir manqué l'école à cause de la cyberintimidation et de la violence, selon un nouveau sondage publié mercredi par l'UNICEF et la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence contre les enfants.

« Les salles de classe connectées signifient que l'école ne se termine plus une fois qu'un élève quitte la classe et, malheureusement, les brimades dans la cour d'école non plus », a regretté la Directrice exécutive de l'UNICEF, Henrietta Fore. « Améliorer l'expérience éducative des jeunes signifie tenir compte de l'environnement qu'ils rencontrent en ligne et hors ligne ».

Près des trois quarts des jeunes ont déclaré que les réseaux sociaux, y compris Facebook, Instagram, Snapchat et Twitter, sont l'endroit le plus courant pour le harcèlement en ligne.
 

A Makasar, dans le Sulawesi du Sud, en Indonésie, Rizka démontre comment être U-Reporter et devenir agent de changement en utilisant l'application WhatsApp.
© UNICEF/UN0272127/Akbar Junior
A Makasar, dans le Sulawesi du Sud, en Indonésie, Rizka démontre comment être U-Reporter et devenir agent de changement en utilisant l'application WhatsApp.

Qui doit éliminer la cyberintimidation ?

Les jeunes ont participé au sondage de façon anonyme par le biais de l'outil « U-Report ». Ils ont répondu à une série de questions par SMS et messagerie instantanée, portant sur leurs expériences d'intimidation et de violence en ligne, sur les endroits où elles se produisent le plus souvent et sur les personnes qui ont la responsabilité, selon eux, d'y mettre fin.

Nous devons impliquer les enfants et les jeunes et créer des partenariats -  Najat Maalla Mjid, Représentante spéciale sur la violence contre les enfants

Quelque 32% des personnes interrogées estiment que les gouvernements devraient être responsables de l'élimination de la cyberintimidation, 31% les jeunes et 29% les entreprises de l'Internet.

« L'un des messages clés que nous pouvons voir clairement dans leurs opinions est la nécessité d'impliquer les enfants et les jeunes et de créer des partenariats. Lorsqu'on leur a demandé qui devrait être responsable de mettre fin à la cyberintimidation, les opinions étaient également partagées entre les gouvernements, les fournisseurs de services Internet (secteur privé) et les jeunes eux-mêmes », a déclaré Najat Maalla Mjid, Représentante spéciale sur la violence contre les enfants. « Nous sommes dans le même bateau et nous devons partager la responsabilité en partenariat ».

Plus de 170.000 « Rapporteurs U », âgés de 13 à 24 ans, ont participé au sondage. Ils sont originaires de l’Albanie, du Bangladesh, du Belize, de la Bolivie, du Brésil, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, de l’Equateur, de la France, de la Gambie, du Ghana, de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Iraq, de la Jamaïque, du Kosovo, du Libéria, du Malawi, de la Malaisie, du Mali, de Moldova, du Monténégro, du Myanmar, du Nigéria, de la Roumanie, du Sierra Leone, de Trinité-et-Tobago, de l’Ukraine, du Vietnam et du Zimbabwe.
 

Des adolescentes au Libéria lisent des informations sur un téléphone portable dans le quartier West Point de Monrovia, la capitale.
© UNICEF/Naftalin
Des adolescentes au Libéria lisent des informations sur un téléphone portable dans le quartier West Point de Monrovia, la capitale.

La cyberintimidation n’est pas lié au revenu

Les résultats du sondage remettent en question l'idée que la cyberintimidation entre camarades de classe est un problème uniquement dans les pays à revenu élevé. Par exemple, 34% des personnes interrogées en Afrique subsaharienne ont déclaré avoir été victimes d'intimidation en ligne.

Quelque 39% ont déclaré qu'ils connaissaient l'existence de groupes privés en ligne au sein de la communauté scolaire où les enfants partagent des informations sur leurs pairs dans le but de les intimider.

Dans le cadre de la campagne de l'UNICEF #ENDviolence dans et autour des écoles, des enfants et des jeunes du monde entier ont rédigé un Manifeste de la jeunesse contre la violence en 2018, appelant les gouvernements, les enseignants, les parents et les autres intervenants à aider à mettre fin à la violence et à garantir la sécurité des élèves, notamment en demandant une protection en ligne.

« Partout dans le monde, des jeunes - tant dans les pays à revenu élevé que dans les pays à faible revenu - nous disent qu'ils sont victimes d'intimidation en ligne, que cela affecte leur éducation et qu'ils veulent que cela cesse », a dit Mme Fore. « Alors que nous célébrons le 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l'enfant, nous devons veiller à ce que les droits des enfants soient au premier plan des politiques de sécurité et de protection numériques ».

Que faut-il faire ?

Pour mettre fin aux brimades et à la violence en ligne dans et autour des écoles, l'UNICEF et ses partenaires appellent tous les secteurs à agir d'urgence dans les domaines suivants :

  • Mise en œuvre de politiques visant à protéger les enfants et les jeunes de la cyberintimidation et des brimades.
  • Mise en place et équipement de lignes d'assistance téléphonique nationales pour aider les enfants et les jeunes.
  • Avancement des normes et des pratiques éthiques des fournisseurs de réseaux sociaux, particulièrement en ce qui a trait à la collecte, à l'information et à la gestion des données.
  • Collecte de données ventilées de meilleure qualité sur le comportement en ligne des enfants et des jeunes afin d'éclairer les politiques et les orientations.
  • Formation des enseignants et des parents à la prévention et à la lutte contre la cyberintimidation et les brimades, en particulier pour les groupes vulnérables.