"Plus le cholestérol est bas, mieux c’est” : les nouvelles lignes directrices européennes

Publié le par Hélène Bour

Deux sociétés savantes européennes ont récemment revu leurs lignes directrices quant à la prise en charge du cholestérol. Elles estiment que le “mauvais” cholestérol (LDL) doit être réduit autant que possible pour prévenir les maladies cardiovasculaires.

Que faire d’un point de vue médical face à un taux de “mauvais” cholestérol (LDL) trop élevé ? Faut-il nécessairement le diminuer, et jusqu’à quel niveau ? 

Soucieuses d’apporter une réponse claire au corps médical sur ces questions clés, la Société européenne de cardiologie (ESC) et la Société européenne d'athérosclérose (EAS) ont mis à jour leurs lignes directrices à ce sujet, publiées dans l’European Heart Journal. Elles estiment que les taux de lipoprotéines de basse densité (LDL), aussi appelées “mauvais” cholestérol, doivent être réduits autant que possible, et ce afin de diminuer les risques cardiovasculaires.

Des études expérimentales, épidémiologiques, génétiques et des essais cliniques randomisés montrent de manière accablante qu'un taux de cholestérol LDL plus élevé est une cause potentielle de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral”, a déclaré le Pr Colin Baigent, président du groupe de travail sur les lignes directrices et chercheur à l’Université d’Oxford (Royaume-Uni). “Réduire le cholestérol LDL réduit le risque, quelle que soit la concentration initiale. Cela signifie que chez les personnes très exposées au risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral, la réduction du cholestérol LDL est efficace même si leurs niveaux de départ sont inférieurs à la moyenne”, a-t-il ajouté.

En clair, selon ces deux sociétés savantes, il n’y a pas de limite inférieure de cholestérol LDL qui soit connue comme étant dangereuse. Avoir un taux de LDL très bas ne serait donc pas mauvais, au contraire. 

Quant aux médicaments disponibles pour réduire le taux de LDL, il doivent être utilisés aussi efficacement que possible chez les personnes les plus à risque, indiquent l’ESC et l’EAS.

“Nous voulons nous assurer que les patients à risque élevé ou très élevé reçoivent un traitement intensif pour réduire le cholestérol LDL, quel que soit leur niveau initial”, a déclaré le Pr Alberico L. Catapano, membre du groupe de travail et professeur de pharmacologie à l’Université de Milan (Italie). “Les patients qui sont déjà proches de leur objectif avec le traitement actuel se verront proposer un traitement supplémentaire offrant une réduction supplémentaire d'au moins 50%”, a ajouté le spécialiste.

Les sociétés savantes estiment en outre que les statines sont des médicaments efficaces, généralement bien tolérés et avec peu d’effets secondaires, dont il serait dommage de se priver en cas de risques cardiovasculaires. Elles rappellent cela dit que les statines ne sont pas recommandées chez les femmes envisageant une grossesse.

L’ESC et l’EAS rappellent enfin que la diminution des risques cardiovasculaires chez les patients présentant trop de cholestérol passe aussi par l’adoption d’un mode de vie sain, comprenant une alimentation équilibrée, l’arrêt du tabac et une activité physique régulière.

Source : Eurekalert