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« À la télévision, on l'a entendu s'excuser particulièrement, selon son expression, auprès de la communauté juive, mais, sur les Noirs, rien. Le milliard et demi d'individus à la peau noire ne compte pas pour Yann Moix », remarque maître Emmanuel Pierrat, l'avocat du frère et du père de l'écrivain. « Il ne s'agit pas de concurrence mémorielle. Mais cela pose question sur la sincérité de son repentir », poursuit-il.
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« C'est mon professeur de philosophie d'origine antillaise qui me le rappelait un jour : Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille, on parle de vous », se souvient l'avocat. On pense à cette citation de l'écrivain martiniquais Frantz Fanon (1925-1961), tirée de Peau noire et masques blancs (Le Seuil,1952), contre l'intériorisation mentale du complexe d'infériorité des non-blancs lorsqu'on referme les 32 pages de diatribes négrophobes et antisémites du « spécial Éthiopie » d'Ushoahia, le fanzine négationniste rédigé et illustré par Yann Moix. L'existence de ces textes révélée par L'Express a pu montrer l'antisémitisme virulent de l'écrivain de Jubilations vers le ciel. On peut ajouter au débit du romancier son racisme anti-Noir. Sa virulence négrophobe s'additionne dans ce numéro aux saillies antisémites et négationnistes.
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Stéréotypes éculés
Au mitan des années 1980, la famine sévit en Éthiopie. À la fin de la décennie, Yann Moix se souvient de la mobilisation internationale et prend prétexte de l'unanimisme pour, croit-il, jeter un pavé dans la mare (de sang) et singer Céline sur le ton de Bagatelle pour un massacre. Des concerts pour récolter des fonds ? « Du Rock'N' Torah », comme l'a révélé L'Expressdimanche 1er septembre. « Des photos de petits nègres rachitiques au petit bide rebondi ? Ce ne sont que les négatifs des photos truquées par les juifs sur les prétendus camps de la mort. »
Il relaie des stéréotypes aussi éculés que le racisme. Ainsi la une de son journal : un Africain famélique et libidineux, couteau et fourchette dans les mains, au sexe proéminent en érection, se pourlèche les babines, couverture du magazine Lui représentant des femmes nues à ses côtés. C'est Gringoire ronéotypé.
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Les textes sont à l'avenant : « Je suis noir, mais je me soigne... » ouvre la rubrique « Humeurs noires ». Laquelle commence par comparer un chien à un homme noir et « rappelle » également les origines « simiesques » de l'homme de couleur. L'auteur décomplexé sous son anonymat, comme sur les réseaux sociaux d'aujourd'hui, écrit le pire : « Je suis un Noir, je suis le dissemblable de l'homme, le boulet qu'il traîne à ses pieds comme l'héritage de son passé simiesque. »
Indécence
Né en 1968, il a rédigé ses pamphlets à la fin des années 1980 : un texte sur l'exécution à mort du dictateur roumain Nicolae Ceausescu donne une indication très précise. On est à l'aube des années 1990. « Yann Moix a affirmé qu'il pensait envoyer ses textes et dessins à Hara-Kiri, explique Emmanuel Pierrat. L'hebdomadaire ne paraîssait plus qu'épisodiquement en 1988 et 1989. Penser que le journal de Choron et Cavanna aurait publié des récits aussi racistes, c'est indécent... »
Si Yann Moix a présenté ses excuses et a tenté de se justifier sur ses « erreurs de jeunesse », il n'a pris la parole que pour « rassurer » ce qu'il appelle la « communauté juive » et ses représentants. Les Noirs ? Ni lui ni les commentateurs – encore moins chez Ruquier qu'ailleurs – ne lui ont demandé de comptes. Un racisme à bas bruit.
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Lorsque on fait les conneries qu il a fait, on attend pas 20 ans pour les expurger. C est du n importe quoi. Il est certainement sincère dans sa volonté de se racheter, mais il manque de dignité pour lui-même. On appelle ça un pauvre type c est tout. Qu il continue à officier avec la bénédiction de certains qui eux, par contre, l'accorde pour ne pas se sentir idiots.
Et heureusement qu'il n'avait pas 20 ans pendant la guerre d'Algérie, ni sous Pétain...
Ce qui difficile à accepter pour l’esprit, c’est lorsque des comportements ou des faits sont gratuits.
Et bien M Moix n’a plus qu’à se mettre au wolof et présenter ses excuses.
Dans l’authenticité d’une réflexion, on est entier ou on ne l’est pas.