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Plus d'une centaine de phoques sont nés dans la Tamise autrefois considérée comme "biologiquement morte"

Londres
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Vidéo GEO : 137 phoques sont nés dans la Tamise, considérée comme "biologiquement morte" il y a 60 ans

Selon une étude de la Zoological Society of London (ZSL), plus d'une centaine de phoques communs sont nés en 2018 sur les rives de la Tamise. Un décompte qui a de quoi réjouir alors que le fleuve britannique avait été décrit comme "biologiquement mort" il y a 60 ans.

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Figure emblématique de Londres, la Tamise est considérée par beaucoup comme un passage incontournable quand il s'agit d'explorer la capitale britannique. Mais il y a soixante ans, c'est un paysage bien moins enchanteur que le principal fleuve du Royaume-Uni donnait à voir. En 1957, ce dernier était tellement pollué que le Natural History Museum l'avait décrit comme "biologiquement mort".

"Les rives de la Tamise constituent un égout à ciel ouvert mal géré", écrivait en 1959 dans ses colonnes le Guardian, alors nommé Manchester Guardian, repris par la BBC. "ll n'y plus d'oxygène plusieurs kilomètres en amont et en aval du London Bridge". On n'y trouvait plus non plus de poissons, ni d'animaux marins dont la survie était devenue impossible dans de telles conditions, jusqu'à que les autorités ne réagissent.

C'est ainsi une découverte aux allures de victoire que la Zoological Society of London (ZSL) vient d'annoncer. La population de phoques communs évoluant sur les rives de la Tamise se porte très bien. Pour preuve, elle a enregistré en une seule année plus d'une centaine de naissances.

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Décompte inédit

Les scientifiques de la ZSL suivent les populations de phoques de la Tamise depuis 2013. Les derniers résultats, remontant à 2017, faisaient état de la présence de 1.104 phoques communs (Phoca vitulina) et 2.406 phoques gris (Halichoerus grypus) sur les rives du fleuve. Jusqu'ici, le suivi ne s'était toutefois pas penché de façon spécifique sur les naissances et les jeunes phoques.

Récemment, les chercheurs ont ainsi mené une étude inédite. Ils ont utilisé des centaines de photos capturées depuis les airs durant la saison des naissances chez les phoques communs - les phoques gris ne se reproduisant pas dans cette région. Ils ont ensuite décompté le nombre de jeunes parmi les spécimens et ont abouti à un total de 138 bébés pour 2018.

En 2017, la population de phoques communs dans la Tamise était évaluée à 1.104 individus.   ZSL/Tony Thomas
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"Nous avons été enchantés de dénombrer 138 bébés phoques en une seule saison", explique dans un communiqué, Thea Cox, biologiste de la conservation de la ZSL. "Les phoques ne seraient pas capables de se reproduire ici sans une source d'alimentation fiable, donc cela démontre que l'écosystème de la Tamise prospère et donne un aperçu du chemin parcouru depuis que le fleuve a été déclaré biologiquement mort".

Si les suivis de population indiquent une augmentation du nombre de phoques dans la Tamise, on en ignore les causes. Elle pourrait aussi bien être due à la reproduction des phoques résidents qu'à l'arrivée d'adultes provenant d'autres régions où les colonies prospèrent. En combinant les résultats des récentes décomptes, les spécialistes espèrent pouvoir tirer au clair ce changement et mieux comprendre les phoques.

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Un habitat pour les phoques et d'autres espèces

Néanmoins, ils ne sont pas les seuls à profiter de la nouvelle vie du fleuve. Anna Cucknell, responsable du projet de conservation de la Tamise, a expliqué que cette dernière constitue "une pouponnière essentielle et un habitat pour de nombreux animaux, y compris plus de 100 espèces de poissons dont deux espèces de requin, des hippocampes à museau court et l'anguille européenne en danger critique d'extinction".

La Tamise abrite des phoques communs et des phoques gris mais seuls les premiers se reproduisent dans cette région.   ZSL/Tony Thomas

Ces dernières années, le cours d'eau a même reçu la visite d'animaux plus inhabituels, notamment des marsouins, des dauphins ou plus récemment un beluga surnommé Benny. Si l'état de la Tamise s'est considérablement amélioré, elle est toutefois loin d'être parfaite. Selon Anna Cucknell, la pollution notamment par des eaux usées s'écoulant dans le fleuve "reste un défi".

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Comme d'autres cours d'eau européens, la Tamise est aussi victime de la pollution plastique. Une étude parue en 2017 a révélé que 75% des flétans pêchés à cet endroit et analysés présentaient des fibres de plastique dans leur organisme. Plus récemment, la Société de protection des animaux britannique (RSCPA) a alerté que de plus en plus de phoques étaient découverts piégés dans des déchets au Royaume-Uni.

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