La Gacilly. Festival photo : Togo, l es jardiniers de la forêt
D’un côté la déforestation, de l’autre l’agroforesterie pour planter des arbres fertilitaires dans les champs. Visite guidée avec Axelle de Russé, dans sa galerie du Labyrinthe.
Mon sujet traitait de la déforestation et du refus de celle-ci. Si les premiers clichés montrent un environnement luxuriant, ils ne doivent pas faire oublier les 15 000 hectares déboisés tous les ans. Les fromagers sont coupés pour l’exportation et l’édification des habitations. Les monocultures introduites par les Européens sont prégnantes. La technique du brûlis est toujours répandue, tout comme la fabrication du charbon de bois. Les sols s’érodent aussi à cause du changement climatique et de la pluie. Cette dernière est plus forte et dure plus longtemps.
La plantation d’arbres
fertilitaires
J’ai suivi le travail des paysans qui replantent différentes essences dans les champs de la région de Kpalimé (Togo) sous l’égide de l’ONG APAF (association pour la promotion des arbres fertilitaires, de l’agroforesterie et de la foresterie).
Ces derniers fixent l’azote dans les feuilles et les racines et régénèrent ainsi la terre. Ils permettent un retour à une culture traditionnelle et vivrière et sans intrants chimiques. Celle-ci assure une autonomie aux familles. Trois ans sont nécessaires avant que les lopins de terre soient fertiles.
Des clichés le montrent : un jeune homme cueille les fèves de cacao sur un site revivifié. La fondation Yves-Rocher, qui soutient l’APAF, vise la replantation de 1 700 000 arbres d’ici 2020.
Une population très attachée
à la nature
Le directeur de l’ONG se rend dans les villages pour convaincre les personnes de participer au programme. Les pépinières sont tenues notamment par les femmes, lesquelles n’hésitent pas à faire une heure de marche pour atteindre les champs.
La population est très attachée à la nature et à ses arbres qu’elle utilise à des fins médicinales. Dans un village, la route en évite un qui est sacré pour éviter que celle-ci n’émette des ondes négatives. Pour le photographier, j’ai demandé l’autorisation au chef du village. Mais je ne devais ni m’approcher et ni le toucher. L’animisme est très présent et le lien à la forêt très fort. Il existe un retour à cette relation chez les jeunes. Dans un bois sacré, fermé et inaccessible, dans Lomé, la capitale du Togo, sont formées et vivent des prêtresses vaudoues. J’ai adopté leur tenue pour le reportage. J’ai reçu l’accord du roi lors d’un cérémonial pour m’y rendre.
Jusqu’au 30 septembre, Festival photo dans les rues la commune. Gratuit