Lunéville | Justice Il laisse mourir son chien attaché à un poteau : 1 an ferme

L’an passé, ce quinquagénaire lunévillois avait abandonné Spik, son husky de 12 ans. Suivi par une association, il assure que cette dernière lui a mis la pression, qu’il ne voulait pas perdre ses enfants. Le tribunal l’a lourdement sanctionné. Le parquet avait en effet requis 6 mois avec sursis…
Eric NICOLAS - 07 sept. 2019 à 05:04 | mis à jour le 07 sept. 2019 à 08:59 - Temps de lecture :
Spik, le husky, est mort au début du mois d’août, attaché à un poteau.  Photo d’illustration ER
Spik, le husky, est mort au début du mois d’août, attaché à un poteau. Photo d’illustration ER

« C’est un voisin qui me l’a donné, ce chien, il y a cinq ans. Il voulait s’en débarrasser. C’est moi qui l’ai pris ». À la barre, Eric Pau-Gali, 52 ans, parle de Spik, son husky, qui était, si l’on en croit les photos de Me Glock, avocate de la Confédération nationale de défense animale, un joli chien. L’imparfait est de rigueur, cependant : Spik est en effet mort au début du mois d’août 2018. Attaché à un poteau. C’est Eric, le prévenu de ce vendredi, qui a relié, avec une chaîne métallique, le petit collier de cuir de l’animal au pylône, dans un bosquet de Lunéville, avant de décamper.

« L’animal est mort de faim et de soif », relève le président Castelli. Le cadavre a été découvert plusieurs jours après. « Sur une photo de la scène de découverte, on peut voir la chaîne métallique tendue à fond », souligne Me Glock. « Le pauvre chien a dû tirer dessus, hurler, avant de mourir… ».

Dans un premier temps, Eric Pau-Gali a nié être le maître de Spik puis, confondu par la puce d’identification du canidé et donc revenu à de meilleures intentions, il a répondu à la police qui lui demandait s’il avait d’autres animaux domestiques. « Non. J’avais des chinchillas mais ils sont décédés suite à un courant d’air… ». Eric s’est ensuite expliqué au sujet de Spik : « Vu ce qu’il faisait à la maison… Il m’en mettait plein partout… ».

« Il y avait des maisons autour »

Jugé ce vendredi pour abandon d’animal domestique, l’homme reprend cette thématique de la propreté. « - Je vivais seul avec mes enfants, j’étais suivi par une association qui m’a fait comprendre que si je ne faisais rien pour la propreté du chien, elle allait me retirer mes enfants. Je ne faisais que ça, nettoyer, mais on m’a mis la pression. J’ai pris peur et j’ai fait du n’importe quoi… ».

« - Je ne comprends vraiment pas comment on peut faire ça », glisse le président.

« - Je suis d’abord allé dans une clinique vétérinaire qui m’a dit qu’elle n’avait pas de place », bredouille Eric. « Et je ne l’ai pas abandonné comme ça, le chien. Il y avait des maisons autour. Je savais ce que je faisais quand même… ».

Les trois avocats qui plaident la cause animalière tirent évidemment sur le prévenu à boulets rouges. « Je serais curieuse de savoir ce qu’il a dit à ses enfants quand le chien n’a plus été présent au domicile », glisse, perfide, Me Glock. La procureure requiert 6 mois avec sursis. « La peur de perdre ses enfants ne justifie pas la cruauté ». Pour Me Barbosa, conseil d’Eric, « il faut tenir compte du contexte. Ce dossier est le reflet d’une misère sociale ». Le tribunal sanctionne lourdement : un an ferme, sans mandat de dépôt quand même, et une interdiction définitive de détenir un animal domestique.