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5 expos gratuites à ne pas manquer en septembre

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Difficile de courir les musées lorsque son compte en banque fait grise mine… De galeries en centres d’art et de Marseille à Bruxelles, tour d’horizon des expositions gratuites pour commencer la rentrée du bon pied.

1. Jour de fête sous le soleil de Marseille

La galerie Crèvecoeur serait-elle un peu fétichiste ? Elle aime en tout cas les artistes qui le sont, à l’instar de Naoki Sutter-Shudo et Louise Sartor. Avec du bois, des objets récoltés et des laques colorées, le premier construit des objets cryptés et des boîtes ludiques ; la seconde est connue pour représenter sur des bouts de carton (et de papier toilette) les gestes et rituels de jeunes parisiennes privilégiées. C’est que les deux artistes cultivent une « inquiétante mignonnerie », grâce à leur goût pour les petits formats et les belles finitions. À Marseille, une exposition orchestre la rencontre entre ces deux artistes qui se sont connus en pilotant Shanaynay, lieu alternatif ouvert à Belleville en 2011. Aujourd’hui pourtant, Naoki Sutter-Shudo est installé à Los Angeles et Louise Sartor à Paris. L’exposition est donc placée sous le signe des retrouvailles : un « jour de fête », comme l’annonce le titre.

Jour de fête en couleurs à la galerie Crèvecœur, Marseille
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Jour de fête en couleurs à la galerie Crèvecœur, Marseille, 2019

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Courtesy Louise Sartor et galerie Crèvecœur, Paris / © Jean-Christophe Lett

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Jour de fête en couleurs - Naoki Sutter-Shudo et Louise Sartor

Du 30 août 2019 au 26 octobre 2019

galeriecrevecoeur.com

2. Les gadgets mystiques de Camille Blatrix

L’opinion commune reproche bien souvent aux artistes contemporains de n’avoir que des idées, et plus aucune technique ni savoir-faire. Camille Blatrix n’est clairement pas de ceux-là. Avec la virtuosité d’un artisan, l’artiste façonne des objets qui s’inspirent de produits high-tech et explorent la façon dont ils séduisent et piègent les consommateurs. Marquées de signes étranges, les créations de Camille Blatrix se parent souvent d’une aura mystique et reflètent le culte contemporain autour du consumérisme technologique. À la Verrière à Bruxelles, l’artiste poursuit sa critique d’une forme de capitalisme New Age.

Vue de l’exposition duo de Camille Blatrix et Franco Vaccari à la galerie Andrew Krep, New York
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Vue de l’exposition duo de Camille Blatrix et Franco Vaccari à la galerie Andrew Krep, New York, 2017

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Courtesy Camille Blatrix, galerie Balice Hetling, Paris et galerie Andrew Kreps, New York / © Photo Dario Lasagni

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Camille Blatrix - Les Barrières de l'antique

Du 5 septembre 2019 au 8 novembre 2019

guillaumedesanges.com

3. Nadia Léger, dans l’ombre de Fernand

Elle fut accusée d’espionnage, s’illustra comme militante communiste et participa même aux mouvements de la Résistance française. Mais, surtout, Nadia Léger fut une peintre. Une grande peintre. À l’occasion de la parution du livre Nadia Léger, le destin extraordinaire d’une femme de l’ombre, une exposition rend hommage à cette artiste méconnue et souvent seulement considérée comme l’élève et l’épouse de Fernand Léger. Sa peinture s’inscrit certes dans le sillage de ce dernier (comme celui de Kasimir Malevitch, qu’elle côtoya également), mais ne peut s’y réduire. Nadia Léger a développé un vocabulaire qui lui est propre, notamment à travers le portrait et la mosaïque, et a participé aux grands mouvements d’avant-garde comme le réalisme, le suprématisme et le cubisme. Dans les salles du rez-de-chaussée de l’hôtel Marcel Dassault, cet événement propose un aperçu d’une œuvre prolifique largement sous-estimée.

Nadia Léger, Autoportrait. Le Serment d’une résistante
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Nadia Léger, Autoportrait. Le Serment d’une résistante, 1941

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© ADAGP, Paris 2019

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Nadia Léger, l'histoire extraordinaire d'une femme de l'ombre

Du 5 septembre 2019 au 8 septembre 2019

4. Les synesthésies d’Anne-Flore Cabanis

Anne-Flore Cabanis ne dessine pas seulement sur du papier, mais aussi dans l’espace. Rubans, scotchs, élastiques colorés sont disposés ou tendus comme les cordes d’un instrument de musique. Ils traversent des architectures pour renouveler la perception que nous en avons et révéler leurs pulsations, leurs dynamiques cachées. Les installations de l’artiste sont certes silencieuses, mais les lignes et dégradés chromatiques révèlent notes et textures sonores dans la tradition d’Arthur Rimbaud ou de Vassily Kandinsky, tous deux fascinés par les propriétés auditives des couleurs. Anne-Flore Cabanis accorde sa grammaire aux espaces qu’elle investit, pour mieux ouvrir la voie vers la rêverie. À la Galerie Woerdehoff, elle expose de tout nouveaux dessins et présente une installation in situ inédite, qui emmènera le visiteur dans une dimension parallèle.

Anne-Flore Cabanis, Vue in-situ des œuvres « Mouvements » (2019), « Plein L » (2010)  et « Plein S » (2010)  à la galerie Esther Woerdehoff
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Anne-Flore Cabanis, Vue in-situ des œuvres « Mouvements » (2019), « Plein L » (2010) et « Plein S » (2010) à la galerie Esther Woerdehoff

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Courtesy galerie Esther Woerdehoff, Paris

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Anne-Flore Cabanis - Installations, peintures, dessins

Du 5 septembre 2019 au 19 octobre 2019

ewgalerie.com

5. Le monde arabe, vu par ses photographes

Initiée par l’Institut du monde arabe et la Maison européenne de la photographie, la Biennale des photographes du monde arabe contemporain entame cette année sa troisième édition. Sa mission : offrir un point de vue large et ouvert sur un paysage artistique aussi riche que complexe. Du 11 septembre au 24 novembre 2019, neuf lieux (tous ne sont pas gratuits) accueillent des œuvres qui font entendre les voix multiples d’une région traversée par des conflits, mais qu’il ne s’agit pas de réduire à cela. La Biennale des photographes du monde arabe contemporain tord donc le cou aux clichés et, à rebours des représentations médiatiques, propose de renouveler les regards occidentaux et orientalistes sur cette partie du monde.

Lamia Maria Abillama, Clashing Realities
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Lamia Maria Abillama, Clashing Realities, 2006 – 2019

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© Lamia Maria Abillama

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Biennale des photographes du monde arabe contemporain - 3e édition

Du 11 septembre 2019 au 24 novembre 2019

biennalephotomondearabe.com

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