Hommes de joie : "Le plaisir des femmes avant tout"

"Beaucoup d’hommes devraient aller à l’école pour apprendre comment il faut donner du plaisir aux femmes."  ©Getty - Colin Anderson Productions pty ltd
"Beaucoup d’hommes devraient aller à l’école pour apprendre comment il faut donner du plaisir aux femmes." ©Getty - Colin Anderson Productions pty ltd
"Beaucoup d’hommes devraient aller à l’école pour apprendre comment il faut donner du plaisir aux femmes." ©Getty - Colin Anderson Productions pty ltd
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L'un est escort dans une agence "de luxe" en Suisse, l'autre un "gigolo" en Belgique. Un troisième, lui, est "accompagnateur de l'intime". Ils racontent comment ils en sont venus à exercer leur métier, les rapports avec leurs clientes, leurs doutes et leur approche de la sexualité.

Dans un texte fameux intitulé Le Corps et l’argent, le philosophe Ruwen Ogien montre que les préjugés que nous avons à l’égard de la prostitution ne sont pas d’ordre factuel mais moral. Dans les faits, techniquement - si on peut dire - le travail du sexe est un métier comme un autre. Si on lit son texte en pensant à la prostitution masculine hétérosexuelle, aux "escort boys" et autres masseurs érotiques, ses arguments sont frappants. La liberté, de se prostituer et celle d’acheter des services sexuels, semble évidente. Dans tous les cas, on vous laisse en juger en lisant ce livre et en écoutant surtout ces trois hommes dont l'un est escort dans une agence "de luxe" en Suisse, l'autre, un "gigolo" en Belgique et le troisième, "accompagnateur de l'intime". Dans cet épisode des Pieds sur terre intitulé " Hommes de joie : Le plaisir des femmes avant tout", ils nous racontent comment et pourquoi ils ont choisi de proposer des services sexuels, dont voici quelques extraits :

Romain, il raconte comment il s’est lancé dans l’escort boy :

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Avant d’être escort, je travaillais dans le bâtiment, ça ne me plaisait pas forcément. Je faisais ça parce qu’il fallait travailler, gagner sa vie.

On pourrait croire qu’un gigolo passe du bon temps avec des femmes, ce n’est pas forcément comme ça qu’il faut voir les choses. On est vraiment à disposition des clients et c’est leur plaisir avant tout qui compte.

J’ai l’impression d’être comme un petit docteur et de soigner certaines personnes. Ça ne me dérange pas de rendre service avec mon corps.

Andy, marié et gigolo en Belgique, reçoit ses clientes chez lui dans une chambre aménagée pour : 

Ma femme est contente pour moi. [...] J’essaie de donner aux femmes ce qu’elles ne trouvent pas à la maison ou dans leur mariage ou bien lorsqu’elles sont seules. C’est vraiment de leur donner une connexion intime et je me consacre complètement à leur plaisir, sans mettre le focus sur le mien.

Beaucoup d’hommes devraient aller à l’école pour apprendre comment il faut donner du plaisir aux femmes. Quand ils font l’amour, ils jouent sûrement avec leur zizi mais ils ne sont pas là - avec leur cœur - et beaucoup de femmes recherchent une connexion chaleureuse. J’essaie de le leur donner.

Giovanna, accompagnateur de l’intime : 

Mon premier rendez-vous était un massage tantrique. On a vécu quelque chose qu’on n’avait jamais vécu auparavant. On a eu l’impression - et c’est aussi très spirituel - d’avoir réparé les hommes et la femme de la terre. Comme si on avait fait l’amour pour les autres en plus de nous-même.

Pour moi, le sexe d’une femme, c’est un accueil. Ce n’est pas une pénétration. On sonne quand on rentre chez quelqu’un. On lui propose. Pour moi, il est primordial de comprendre ça.

  • Reportage : Pauline Verduzier
  • Réalisation : Clémence Gross

Merci à Romain, Andy et Giovanna pour leurs témoignages.

Chanson de fin : "11 Pm" de Maluma dans l'album 11:11 au Label SMART/NORTE, 2019

En savoir plus : Les clientes (du sexe)
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En partenariat avec le magazine Causette
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