Paris : 400 euros pour avoir collé des affiches contre les féminicides

Les six militantes féministes auraient été sanctionnées par des agents municipaux. La mairie assume de lutter contre l’affichage sauvage.

 Le groupe a été appréhendé après avoir collé deux messages sur un mur près du métro Varennes (VIIe arrondissement).
Le groupe a été appréhendé après avoir collé deux messages sur un mur près du métro Varennes (VIIe arrondissement). AFP/Ludovic Marin

    La scène s'est déroulée à quelques encablures de Matignon. Un groupe de militantes féministes assure avoir été verbalisé, vendredi soir, pour avoir collé des messages de lutte contre les féminicides dans les rues de Paris.

    « On veut arrêter de compter nos mortes. Pour cela, il faut des moyens. Le but de cette campagne d'affichage était d'alerter les institutions sur ces besoins », expose Marguerite Stern, l'instigatrice de ces actions, jointe par Le Parisien.

    Vendredi soir, son groupe a été approché par des agents municipaux après avoir collé deux messages sur un mur près du métro Varennes (VIIe arrondissement) : « Féminicides : la grande cause du quinquennat » et « Aux femmes assassinées, la patrie indifférente ». Chaque jeune femme présente aurait écopé de 68 euros d'amende, soit un peu plus de 400 euros en tout.

    Samedi après-midi, la mairie de Paris n'était pas encore en mesure de confirmer ces verbalisations, concédant qu'elles étaient « de l'ordre du possible ».

    « Les agents n'ont pas à juger »

    « Bien sûr, la municipalité est résolument engagée dans la lutte contre le féminicide. Mais la cause défendue par les militantes n'est pas la question, fait-on valoir à l'Hôtel de Ville. Les agents n'ont pas à juger les slogans : ils font leur travail en verbalisant l'affichage sauvage. »

    Un autre groupe, chargé de coller des messages aux alentours du Sénat et de l'Assemblée nationale, a été obligé de mettre fin à son action par la police nationale. « Ce qui s'est passé est emblématique : au lieu de nous protéger, on nous accuse, déplore Marguerite Stern. On transforme les militantes en délinquantes. Pendant ce temps, on refuse toujours les plaintes de femmes en danger de mort imminente. »

    Samedi, son groupe devait se réunir prochainement pour envisager des suites à donner aux actions de la veille. Avec, par exemple, l'éventualité d'une cagnotte en ligne pour participer au règlement des fameuses verbalisations.