Inde : un an après la dépénalisation de l'homosexualité, la lente acceptation par les familles

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Inde : un an après la dépénalisation de l'homosexualité, la lente acceptation par les familles

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Une "Pride" organisée à Dehradun (au nord de l'Inde) le 25 août 2019
Une "Pride" organisée à Dehradun (au nord de l'Inde) le 25 août 2019
© AFP - Sukanta Mukherjee / The Times Of India

Le 6 septembre 2018, la Cour suprême indienne invalidait l'article 377 du Code pénal, qui punissait de plusieurs années de prison toute relation sexuelle entre personnes du même sexe. Une évolution désormais inscrite dans la société, mais qui peine encore à se transcrire dans la sphère privée et dans les familles.

Cette abrogation a représenté une libération pour la communauté LGBT dans le pays, qui peut maintenant afficher son orientation dans la rue. Mais le changement reste parfois difficile au sein des familles. C'est pour faciliter ce dialogue qu'un militant a lancé, un an après, une série de portraits de familles de personnes homosexuelles, qui ont accepté l’orientation de leur proche.

Ses cheveux sont gris, son regard fuyant. Mangla a plus de 70 ans, et elle avoue qu’elle a eu du mal à accepter l’homosexualité de son fils, Abhijit. "Quand j’ai dû l’annoncer à notre famille et à nos amis, cela nous a rendus très tristes", raconte-t-elle. "On se demandait ce qu’il allait devenir. Mais ensuite, je me suis rendu compte qu’il était heureux comme cela. Et c’est ainsi que j’ai décidé d’accepter son choix."

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Une autre famille présentée dans ces documentaires a adopté une personne transgenre, qui vit avec eux. Suhani, jeune adolescente de la famille, a trouvé sa manière pour décrire sa sœur adoptive : "Il arrive parfois que Dieu enferme l’âme d’une femme dans un corps d’homme, ou l’âme d’un homme dans le corps d’une femme."

"S'adapter à la légalisation de ces relations"

Mohnish Malhotra, militant LGBT, a ainsi filmé cinq portraits de "familles particulières", comme il les appelle. Ces histoires vont être diffusées sur Internet, pour qu’elles touchent les Indiens de toutes les couches sociales. "Cette loi était un monstre qui a harcelé la communauté LGBT depuis des années", explique le réalisateur. "Les familles essaient aujourd’hui de s’adapter à la légalisation de ces relations. C’est très touchant. Ces portraits peuvent maintenant servir d’inspiration pour les autres familles et pour les différentes générations."

Le 20 mai dernier, le Times of India, plus grand quotidien anglophone indien, a créé une section LGBT dans ses annonces matrimoniales. Un pas de plus vers l’inclusion de cette communauté dans le cadre familial indien.

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