Fraude fiscale : Google va verser 1 milliard à l'État français

Le géant américain de l'Internet solde ses comptes avec le fisc français, mettant fin aux poursuites pour « fraude fiscale aggravée », engagées en 2015.

Source AFP

Des poursuites avaient été lancées en 2015 par le Parquet national financier (PNF). 

Des poursuites avaient été lancées en 2015 par le Parquet national financier (PNF). 

© Lu Liang / Imaginechina

Temps de lecture : 3 min

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C'est près d'un milliard qui va rentrer dans les caisses de l'État français. Google a accepté de payer une amende de 500 millions d'euros pour solder son contentieux fiscal avec Bercy. L'entreprise de Mountain View va aussi verser 465 millions d'euros en taxes additionnelles, dans le cadre d'une convention validée par le tribunal de Paris adossée à un accord avec Bercy. « Nous avons mis fin aux différends fiscaux et connexes que nous avions en France depuis de nombreuses années », a expliqué Google dans un communiqué diffusé à l'issue de l'audience au tribunal.

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« Ces accords comprennent un paiement de 500 millions d'euros qui a été prononcé aujourd'hui par un tribunal français, ainsi qu'un montant de 465 millions d'euros en taxes additionnelles que nous avons accepté de payer », a détaillé le groupe. L'amende de 500 millions d'euros, acceptée par Google France et Google Irlande, a été validée dans le cadre d'une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP), qui permet à une entreprise de négocier une amende sans aller en procès ni passer par une procédure de « plaider coupable ». À travers cette convention, qui met fin aux poursuites pour « fraude fiscale aggravée » engagées en 2015 par le Parquet national financier (PNF), Google reconnaît que les faits reprochés peuvent correspondre au délit de fraude à l'impôt sur les sociétés. Aux yeux du PNF, Google s'était abstenu de payer plus de 189 millions d'euros d'impôts au fisc français entre 2011 et 2016. La multinationale dispose d'un délai de rétractation de dix jours.

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Des précédents pour Google

Dans l'autre volet de l'accord, le géant américain a accepté de payer 465 millions d'euros pour mettre un terme aux procédures de redressement fiscal engagées ces dernières années par Bercy. Le géant américain du numérique a déjà passé de tels accords à l'étranger, notamment au Royaume-Uni et en Italie, où il a déboursé plusieurs centaines de millions d'euros pour obtenir un abandon des poursuites.

L'enquête du PNF avait donné lieu à des perquisitions dans les locaux parisiens du groupe américain en mai 2016. Une centaine de policiers et experts informatiques avaient été mobilisés lors de cette opération, baptisée « Tulipe ». « Une enquête hors norme », notamment par la masse de données recueillies et la complexité de l'organisation de la société, a résumé l'un des procureurs du PNF à l'audience.

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« Il vaut mieux un bon accord qu'un mauvais procès »

Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait ouvert pour la première fois la voie à « un accord transactionnel » avec Google en 2017, en assurant que « beaucoup de grands pays européens » avaient « procédé ainsi ». « Si Google est prêt à entrer dans une démarche sincère auprès du gouvernement français pour régulariser sa situation (...) notre porte est ouverte. Il vaut mieux un bon accord qu'un mauvais procès », avait alors déclaré le ministre.

Google, au même titre que d'autres multinationales américaines comme Amazon ou Facebook, est régulièrement accusé de minorer les revenus qu'il perçoit en France, via des montages complexes, afin de réduire ses impôts. Le groupe américain, dont le siège européen est situé en Irlande, un des pays où l'impôt sur les bénéfices des sociétés (12,5 %) est le plus faible de l'UE et du monde, a toujours assuré de son côté « respecter la législation française ».

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Commentaires (15)

  • Harsiesis

    Sur 2360 milliards d’euros de dette française, c’est pas avec un malheureux milliard qu’on va corriger le tir. Ils doivent se marrer chez Google, de voir nos pingouins mendier l’argent pour assurer leur train de vie, bah oui, les pauvres français qui paient (pas tous, mais ceux qui paient vraiment les impôts) sont au bout du rouleau, donc faut bien aller grappiller l’oseille ailleurs. Gouvernement minable va !

  • AllonsBon

    Cela revient à récupérer 10 euros que qqn vous devait et à annoncer à tout le monde que vous commencez à rembourser votre dette de 20 000 euros.
    Entrée triomphale à la banque.
    Réponse de celle ci, au choix : « non mais vous plaisantez ? On a du travail !  »
    Ou : « Félicitations, vous venez de régler vos frais bancaires pour ce mois ci.  »
    Mais cela reste une bonne nouvelle. Ça « va dans le bon sens ».

  • AllonsBon

    Je tempère mon précédent post en ajoutant que bien entendu cette taxation reste une bonne nouvelle ; indolore pour Google et toujours mieux placée au chaud dans nos finances : -)