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EXCLUSIF. A Paris, Hidalgo en tête, Villani talonne Griveaux, selon notre sondage

Selon le sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio sur les municipales à Paris, Anne Hidalgo résiste bien face à la concurrence de Benjamin Griveaux et Cédric Villani. Elle est mesuré à 24%, 7 points devant le candidat En marche.

Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop , Mis à jour le
Anne Hidalgo, Benjamin Griveaux et Cédric Villani devraient s'affronter l'année prochaine pour la mairie de Paris.
Anne Hidalgo, Benjamin Griveaux et Cédric Villani devraient s'affronter l'année prochaine pour la mairie de Paris. © Sipa

Réalisée six mois pile avant les élections municipales de mars 2020, l'enquête Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio fournit les premières indications sur le rapport des forces dans la capitale. Ses résultats confirment le statut de favorite de la maire sortante, Anne Hidalgo, mais aussi sa fragilité face à des oppositions multiples et importantes, a fortiori dans un scrutin où le vote s'effectue par arrondissement. Ce sondage est aussi le premier à mesurer l'impact de l'irruption de Cédric Villani dans la course à la mairie de Paris, après sa dissidence face au candidat officiellement investi par La République en marche, Benjamin Griveaux.

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Lire aussi - Municipales à Paris : après la candidature de Villani, qui est le favori?

Avec 24 % des intentions de vote, la liste conduite par Anne Hidalgo émerge en tête, confirmant le rétablissement observé en mars dans la précédente enquête Ifop-Fiducial. La maire (PS) ­recueille cependant un score nettement inférieur à son résultat de mars 2014 (34,4 %), signe que son bilan reste mitigé dans l'esprit des Parisiens. Profitant de la division des Marcheurs et plus largement de l'atomisation des offres concurrentes, elle accroît néanmoins son avance sur ses poursuivants.

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L'électorat En marche divisé

Elle conserve en outre la ­suprématie au sein de la gauche parisienne, réussissant à contenir la poussée des écologistes, à rebours du rapport de force politique national. Ramené à 13% des intentions de vote (contre 19,9% au dernier scrutin européen), le vote en faveur de la liste EELV de David Belliard est susceptible de constituer une réserve de voix appréciable pour la liste Hidalgo, baptisée "Paris en commun", dans la perspective du second tour.

Au-delà de la situation favorable pour le bloc de gauche (42% des intentions de vote) dans la ­capitale, les résultats de cette enquête actent la division au sein de La République en marche et révèlent la percée spectaculaire de Cédric Villani. À peine entré en lice, le député de l'Essonne recueille 15% des intentions de vote, quand ­Benjamin Griveaux, tête de liste investie par LREM, récemment adoubé par le Premier ministre, en obtient 17%.

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Cet écart ténu, se situant dans la marge d'erreur inhérente à tout sondage, matérialise la fracture au sein des macronistes parisiens. Plus qu'une simple candidature dissidente, le mathématicien parvient à installer un match avec Griveaux, dont l'issue apparaît aujourd'hui incertaine. Dans ce cadre, la capacité à attirer l'électorat d'Emmanuel Macron à la présidentielle constituera un point décisif – avec dans notre sondage un léger avantage à Griveaux (34% en sa faveur, contre 27% pour ­Villani et 19% pour Hidalgo).

La droite en situation délicate

La situation de la droite reste délicate. La liste LR conduite par Rachida Dati ­recueille 14% des intentions de vote, score certes supérieur à celui de la droite aux dernières européennes (10,2%), mais très en deçà du score présidentiel de François Fillon (26,4%) et de celui de Nathalie Kosciusko-Morizet aux municipales de 2014 (35,5%). Ce potentiel électoral ne permet pas, pour l'heure, à Rachida Dati d'espérer se mêler à la bataille entre la gauche et le bloc macroniste pour l'Hôtel de Ville.

Au cœur de cette situation réside la difficulté pour la liste LR à capter un électorat de droite désormais "hors les murs". Ainsi, quand Dati rassemble 36% de l'électorat UMP de 2014, respectivement 18% et 28% sont captés par ­Villani et Griveaux, tandis que 10% choisissent la candidature Agir de Pierre-Yves Bournazel (crédité de 5% des intentions de vote).

La France insoumise créditée de 5% des suffrages

En dehors de ces forces, les autres listes peinent à exister : La France insoumise (5%) et la liste soutenue par le RN (4%) sont marginalisées et, en dépit d'une forte présence médiatique, la liste conduite par Gaspard Gantzer ne recueille que 1% des intentions de vote.

Dernier enseignement de notre étude, l'éclatement de l'offre électorale, inédit dans la capitale mais qui reflète la recomposition du paysage politique national, née du "big bang" de 2017. Le fait que cinq listes dépassent au premier tour 10% d'intentions de vote – soit le seuil permettant d'accéder au deuxième tour – amplifie l'incertitude sur l'issue du scrutin. Il en découle la perspective de multiples triangulaires ou quadrangulaires au second tour dans les arrondissements parisiens, qui pourrait rendre plus spectaculaire encore la joute de 2020, sur laquelle tous les projecteurs seront braqués.

Le mode de scrutin à Paris

Les municipales à Paris se déclinent en 17 élections, une dans chaque arrondissement, sachant que les 1er, 2e, 3e et 4e ont fusionné en un seul secteur électoral. Les arrondissements les plus peuplés (15e, 18e, 19e, 20e…) envoient les plus gros bataillons de conseillers de Paris à l'Hôtel de Ville. Le ou la maire de la capitale est désigné(e) par ces 163 grands électeurs. L'important n'est donc pas d'obtenir le plus grand nombre de voix mais de gagner les gros arrondissements. Deux d'entre eux sont clés, comme les swing states aux États-Unis : le 12e et le 14e.

Le sondage Ifop-Fiducial pour Le Journal du Dimanche et Sud Radio a été menée auprès d’un échantillon de 1 102 personnes, représentatif de la population parisienne âgée de 18 ans et plus. Ont été interrogées 968 personnes inscrites sur les listes électorales. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 12 septembre 2019.

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