Wall Street : dans le rouge, le Nasdaq en forte baisse
(Boursier.com) — Wall Street s'affiche désormais dans le rouge ce vendredi soir à deux heures de la clôture, et le Nasdaq chute même de plus de 2% sur des prises de bénéfices, alors que les géants de l'indice publieront leurs résultats trimestriels dans les prochaines semaines. Les investisseurs ont pris connaissance aujourd'hui du rapport mensuel de l'emploi outre-Atlantique. Le taux de chômage est resté stable à 6,7%, alors que les créations de postes sont ressorties à 192.000 en mars. Les chiffres de janvier et février ont par ailleurs été révisés en hausse. Le DJIA recule actuellement de 0,53% à 16.485 pts, le Nasdaq plonge de 2,37% à 4.137 pts, et le S&P500 perd 0,89% à 1.872 pts.
D'après le Département américain au Travail ce vendredi, les créations de postes non-agricoles aux Etats-Unis pour le mois de mars 2014 se sont établies au nombre de 192.000, contre un consensus de place voisin de 200.000. Le taux de chômage national, quant à lui, est ressorti à 6,7%, contre 6,6% de consensus et 6,7% un mois auparavant. Notons également que les créations de postes de février, précédemment évaluées à 175.000, ont été révisées en hausse à environ 197.000. Les chiffres de janvier et février ont été revus à la hausse de 37.000 en données cumulées. Les chiffres de janvier passent de 129.000 à 144.000 créations. En mars, seul le secteur manufacturier américain a détruit quelques emplois. Le taux de participation à la force de travail du mois de mars est ressorti à 63,2%, contre 63% un mois auparavant.
Richard Fisher, le président de la Fed de Dallas, a estimé que le 'QE', programme d'assouplissement monétaire quantitatif de la Fed, devrait prendre fin en octobre de cette année, au rythme actuel de la réduction des rachats d'actifs obligataires. En marge d'une visite à des responsables économiques chinois, Fisher a également critiqué les politiques américains et le Congrès, qui freineraient plutôt l'économie des Etats-Unis. Fisher a par ailleurs estimé que si la politique fiscale américaine était adaptée, le pays devrait avoir une économie en forte croissance. A propos de la Fed, ce responsable a jugé qu'il ne fallait pas s'enfermer dans des engagements liés au calendrier, mais plutôt s'assurer d'une 'guidance' assez flexible pour répondre aux conditions changeantes.
VALEURS DU JOUR
Micron (-3%), le concepteur américain de "semis" basé dans l'Idaho, a annoncé ses résultats du second trimestre fiscal 2014. En GAAP, les bénéfices sont de 731 M$ (0,61$ par action), contre une perte de 286 M$ (0,28$ par action) un an avant. En non-GAAP, le bénéfice par action ressort à 0,85$, contre 0,76$ de consensus. Les revenus s'élèvent à 4,1 Mds$, contre 2,08 Mds$ sur la même période de l'exercice précédent, et 3,99 Mds$ de consensus.
Mylan (+4%). Le Suédois Meda a confirmé ce vendredi avoir été contacté par son rival américain Mylan, qui désire le racheter. Mylan aurait effectué une offre indicative d'acquisition, que le conseil d'administration de Meda aurait rejeté. Meda affirme également que ses discussions avec Mylan sont terminées, sans actions supplémentaires. Le titre Meda avait été suspendu suite aux rumeurs d'OPA de Mylan, géant américain des traitements pharmaceutiques génériques. Le 'Financial Times' évoquait une opération pouvant donner naissance à un groupe de 23 Mds$. Mylan avait affirmé en février envisager de possibles opérations de fusions et acquisitions afin de renforcer ses résultats. Le 'Financial Times' estimait que Mylan était prêt à payer une prime significative pour mettre la main sur Meda AB.
Anadarko (+4%), le géant énergétique américain, a accepté de débourser 5,15 Mds$ suite à une affaire de pollution liée à Kerr-McGee, la majeure partie des fonds devant servir à la décontamination de sites pollués. Kerr-McGee était accusée d'avoir abandonné de nombreux sites sans dépollution aux Etats-Unis. Certains sites auraient été contaminés par des substances telles que l'uranium, le thorium ou le perchlorate. Ces agissements auraient pu causer des cancers, ou d'autres problèmes de santé. "Si vous vous rendez responsables de 85 ans d'empoisonnement de la planète, vous êtes responsables de la nettoyer", a lancé le procureur fédéral de Manhattan, Preet Bharara, à l'occasion de l'annonce de l'accord lors d'une conférence de presse. Malgré le montant colossal des paiements pour Anadarko, le titre s'est envolé hier soir de 14% à Wall Street. Les analystes craignaient en effet des dommages nettement plus élevés. "Cet accord de règlement avec le 'Litigation Trust' et le gouvernement américain élimine l'incertitude que ce conflit avait provoquée", constate froidement Al Walker, le directeur général d'Anadarko. Anadarko attribuait les dommages environnementaux à Tronox Ltd, une société chimique scindée de Kerr-McGee, dont la vente avait eu lieu avant le rachat de Kerr-McGee par Anadarko. Tronox a depuis été placée en faillite.
CarMax (-4%) a publié ce vendredi, pour son quatrième trimestre fiscal clos fin février 2014, des revenus de 3,08 Mds$ en croissance de 9%, contre 2,83 Mds$ un an plus tôt. Le détaillant américain leader dans la vente de véhicules d'occasion a réalisé un bénéfice net trimestriel de 99 M$ soit 44 cents par titre, contre 107 M$ et 46 cents un an avant. Les volumes unitaires de véhicules d'occasion vendus ont grimpé de 12% en glissement annuel, à près de 133 milliers d'unités pour le trimestre. Enfin, le groupe a augmenté d'un milliard son programme de rachats d'actions.
Apple (-1%). La transaction, qui remonte déjà à plusieurs mois, vient d'être dévoilée... Apple a mis la main l'an dernier sur la société Novauris. Le montant de l'opération n'a pas été communiqué. Fondé en 2012, Novauris est un spécialiste de la reconnaissance vocale, notamment à l'origine de la plateforme NovaSystem qui permet la gestion en simultané d'un grand nombre de traitements de reconnaissance vocale. Cette technologie a sans doute déjà permis le renforcement du service Siri de la firme à la pomme.
Delta Air Lines (-2%) envisage d'acheter jusqu'à 50 avions gros porteurs pour remplacer ses Boeing 747-400 et 767-300ER vieillissants. La commande, que se disputeront les deux géants de l'aéronautique Airbus et Boeing, dépasse largement les 10 milliards de dollars au prix catalogue, précise Reuters. "Delta évalue des opportunités pour jusqu'à 50 avions gros porteurs", a dit à l'agence un porte-parole de la compagnie américaine.
GrubHub (+37,9%), flambe joyeusement sur le NYSE ce vendredi, à 36$ pour son introduction en bourse à Wall Street. L'acteur américain de la livraison de repas à domicile, qui offre sur Internet un large choix de restaurants, avait "pricé" son introduction en bourse à Wall Street à 26$ par titre hier. Le prix dépasse la fourchette indicative d'introduction, qui allait de 23 à 25$ pièce. Le groupe de Chicago a vendu 7,4 millions d'actions pour cette introduction en bourse, ce qui surpassait également les objectifs initiaux de l'offre. Sur les 7,4 millions de titres vendus, 3 millions proviennent d'actionnaires existants. Le titre débute donc ce vendredi sur le NYSE, sous le symbole "GRUB". Le groupe aux sites Seamless.com et Menupages.com a réalisé en 2013 une jolie croissance de 67%, avec un chiffre d'affaires totalisant 137 millions de dollars. L'IPO faisait ressortir une capitalisation initiale déjà généreuse, de plus de 2 milliards de dollars, soit 15 fois les revenus de l'an dernier. Sur les cours de début de séance ce jour, la capitalisation atteint 3 Mds$, soit 22 fois le chiffre d'affaires annuel ! GrubHub vient ainsi de redonner naissance à la valorisation par le multiple capitalisation/chiffre d'affaires, qui semblait oubliée depuis la belle époque de la bulle Internet de la fin des années 90. GrubHub propose un choix de 28.800 restaurants sur ses sites Internet, dans 600 villes. Lors des commandes sur ses sites Web, le groupe facture une commission aux restaurants.
IMS Health Holdings, la société de données médicales américaine, grimpe également de 13% pour son premier jour à Wall Street. Le prix de l'introduction était fixé à 12$. Le Groupe a enregistré l'an dernier des revenus de 2,54 Mds$, pour des bénéfices de 82 M$. Le Groupe a levé 1,3 Md$.