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Alain Soral condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir diffusé un clip de rap antisémite

L’essayiste d’extrême droite Alain Soral a été condamné ce jeudi à 24 mois de prison, dont 18 mois ferme, pour avoir diffusé sur son site un clip de rap «gilets jaunes» antisémite.

De retour devant la justice pour provocation à la haine raciale et injure publique aggravée, Alain Soral a été condamné à 24 mois de prison, dont 18 mois ferme, par le tribunal correctionnel de Bobigny ce jeudi. Il devra également s’acquitter d’une amende de 45.000 euros. L’idéologue d’extrême droite était jugé pour avoir diffusé sur son site «Égalité et réconciliation» un clip de rap estampillé «gilets jaunes» dénoncé par plusieurs associations comme antisémite. Le tribunal a également demandé à Alain Soral de supprimer le clip de son site, sous astreinte de 1000 euros d’amende par jour de retard.

«Élite décadente déconnectée» et «classe dirigeante coupée des réalités»... Dans ce clip de 4:32 minutes un rappeur énumère en voix off plusieurs revendications du mouvement des «gilets jaunes», sur fond d’archives de manifestations et d’extraits médiatiques. En cause dans cette affaire, certains passages qualifiés d’antisémites tel que cet extrait: «Ce n’est qu’en virant les Rothschild que l’on pourra sauver la France. Il faudra virer Attali et BHL aussi». Ces paroles sont illustrées par les portraits des concernés jetés aux flammes. Celui de Patrick Drahi le sera lui aussi.

«C’est très violent. C’est une utilisation du rap pour distiller des messages de propagande, faisant référence à un ‘’complot juif’’. On trouve dans ce clip tous les poncifs antisémites», dénonce Ilana Soskin, avocate de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), partie civile aux côtés de l’Union des étudiants juifs de France, J’accuse, le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, la Ligue des droits de l’homme et Sos racisme. Les références aux «Rothschild» et aux «parasites» sont récurrentes et parfois simultanées. Emmanuel Macron apparaît lui aussi à plusieurs reprises, notamment lors de son discours au 33e dîner du CRIF, le 7 mars 2018. «Une référence antisémite de plus», selon Ilana Soskin. L’avocat d’Alain Soral, Damien Viguier n’a pas souhaité répondre aux questions du Figaro.

Alain Soral, multirécidiviste

La production de la vidéo est obscure. «L’auteur est un certain ‘’Rude Goy’’», précise Ilana Soskin qui rappelle que «Goy» signifie «peuple non juif». Ce mystérieux rappeur est également l’auteur d’un autre clip baptisé «Talmudophobe». La Licra ne s’est pas penchée sur ce dernier pour des questions de «délais», explique Ilana Soskin. Pour l’avocate la priorité se trouve au niveau de la diffusion. «Ce clip des ‘‘gilets jaunes’’ aurait pu rester clandestin. Alain Soral, en tant que directeur de publication lui a donné une énorme visibilité en le publiant sur son site», indique la juriste.

L’essayiste, de son vrai nom Alain Bonnet, est en effet président de l’association politique «Égalité et Réconciliation». Fondée en 2007, elle se définit comme réconciliant la «gauche du travail et la droite des valeurs» et est placée à l’extrême droite selon les observateurs politiques. «Cette décision importante marque légitimement la fin de l’impunité dont bénéficie, de fait, Alain Soral, multirécidiviste de la haine, impliqué par le passé dans 57 procédures pour les mêmes infractions contre ses cibles habituelles», ont réagi les associations dans un communiqué. À 60 ans, Alain Soral a déjà fait l’objet de plus d’une vingtaine de condamnations, notamment pour provocation à la haine raciale. La dernière en date remonte au 15 avril. L’essayiste avait été condamné à un an ferme pour négationnisme.

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