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Pédocriminalité dans l'Église de France: 2000 appels et courriers en trois mois

Le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église, Jean-Marc Sauvé.
Le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église, Jean-Marc Sauvé. JACQUES DEMARTHON / AFP

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église a lancé un appel à témoignages, qui passe notamment par une plateforme téléphonique d'écoute des victimes.

La commission chargée de faire la lumière sur les agressions sexuelles commises en France par des clercs et des religieux sur des mineurs depuis les années 1950 a reçu 2000 appels téléphoniques, mails et courriers en trois mois, selon un premier bilan de son président.

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (CIASE), créée en 2018 à la demande de l'épiscopat français, a lancé le 3 juin un «appel à témoignages», qui passe notamment par une plateforme téléphonique d'écoute des victimes.

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Depuis ce lancement, «nous avons reçu 2000 appels téléphoniques, mails et courriers, a affirmé son président, Jean-Marc Sauvé. 650 ont accepté de répondre à un questionnaire détaillé (questionnaire pour mineur au moment des faits ou questionnaire pour adulte dit 'vulnérable'), de manière très complète».

«Seize victimes ou témoins d'abus ont déjà été entendus par la Commission», a-t-il poursuivi. En outre, «une quinzaine de signalements vont être faits aux parquets, pour des faits non encore jugés et manifestement pas prescrits.»

«Nous avons été très surpris par l'afflux des tous premiers jours», commente-t-il, ajoutant être également «impressionné par la disposition des victimes à raconter leur histoire». «L'ensemble de ces témoignages révèle beaucoup de souffrances et une grande détresse». «Ils ne laissent guère de doute sur la gravité et l'authenticité de ce qui s'est passé et sur les conséquences à long terme de ces abus».

Deux tiers d'hommes

Sur l'ensemble des personnes s'étant manifestées, une «très grande majorité a plus de 50 ans, deux tiers sont des hommes (...) Si nous recevons beaucoup d'appels, nous avons cependant la conviction que beaucoup de victimes en détresse n'ont pas encore osé parler», affirme Jean-Marc Sauvé, qui veut «libérer la parole» et va entreprendre «un tour de France», à l'automne, afin de faire connaître auprès du public, des paroisses, ou encore des médias la démarche et le travail de sa Commission.

L'appel à témoignages doit encore durer jusqu'à juin 2020. La CIASE, composée de 22 membres, doit, elle, rendre ses conclusions fin 2020. Elle dispose d'un budget de fonctionnement de 3 à 3,5 millions d'euros, deux tiers étant à la charge des évêques et un tiers des congrégations religieuses.

L'Église catholique à travers le monde est en pleine tourmente avec les révélations successives sur des scandales d'agressions sexuelles sur des enfants commises pendant des décennies par des religieux et souvent étouffés par leur hiérarchie.

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299 commentaires
  • Proff

    le

    Sur le principe c'est très bien. Mais 2000 courriers pour une quinzaine de signalements... Cela suggère un grand nombre de courriers sans rapport direct, ou sans fondement, non?
    Un autre point mérite d'être relevé: l'âge des plaignants; un calcul simple place leur enfance dans l'immédiat 'après-68', ce qui suggère également l'impact de ce mouvement dit 'de libération'.
    J'attends avec impatience la même démarche pour les autres institutions françaises.

  • Binâmé

    le

    Et dans les mosquées, on peut savoir ?
    NON

  • Ludovic88

    le

    Ce que je vois est que la Majorité des appels vient d’hommes de plus de 50 ans
    On s’occupe donc d’un problème des années 70-80

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