#iciLaTerre, un numéro vert pour renouer le dialogue entre les agriculteurs et la société
Trois agriculteurs ont ouvert ce jeudi le 0805.382.382, un numéro vert lancé pour que tous les Français puissent poser leurs questions sur « le pourquoi du comment » des pratiques agricoles. Une centaine d'exploitants se sont joints à eux. Tous veulent s'expliquer en toute transparence et lancer un message de soutien à la profession.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'agriculture sans jamais oser le demander…. Il suffit d'appeler le 0805.382.382. Entre midi et 18 heures, du lundi au samedi, des agriculteurs, à raison de six par créneau de 2 heures, se tiendront à la disposition des curieux, des supporters mais aussi des mécontents, voire des furieux « avant qu'il ne soit trop tard ». L'idée est de « renouer le dialogue et rétablir la confiance », explique l'association #iciLaTerre.
Face au déferlement d'accusations en tous genres, aux injures et aux agressions , trois agriculteurs d'Ile-de-France ont décidé d'ouvrir cette ligne pour tenter d'expliquer ce qu'ils font vraiment dans leurs journées de travail. Fanny Bochung-Durand, éleveuse, 36 ans, Jérôme Regnault, céréalier, 44 ans et Olivier Coupery, maraîcher, polyculteur de 46 ans sont installés dans les Yvelines. « Un très beau département de la région parisienne », où ils sont loin de ressentir l'isolement de ceux qui se trouvent dans des environnements plus ruraux, disent-ils.
Choc psychologique
Les fondateurs de la plateforme #iciLaTerre veulent à la fois faire la lumière sur l'agriculture et au passage, aider ceux qui « sont au bord du désespoir. C'est un message de soutien que nous lançons à toute la profession. Beaucoup sont abasourdis par ce qu'ils entendent dire de leur métier. On est proche du harcèlement. Les regards sont pesants. Les échanges aussi. On a besoin d'un peu d'humanité, d'un peu de soleil », confie Olivier.
Fanny, qui a quitté la communication pour se lancer dans l'élevage laitier avec son mari, a été « très choquée d'être accusée de maltraitance animale » et « traitée de tueuse ». Dans la petite boutique où elle vend ses fromages, elle a vu « des gens entrer pour dissuader les clients d'acheter ses produits ». Jérôme, lui, veut expliquer que le glyphosate en France ne s'utilise qu'en « interculture », et qu'il n'a selon lui aucune chance de se retrouver dans les assiettes. « Ce n'est pas le cas dans la plupart des autres pays. Chaque fois que l'agriculture française reculera ce sera pour importer moins bien », déplore Jérôme.
Une centaine d'agriculteurs du Nord Bassin Parisien ont déjà rejoints l'association. Une page Facebook a été créée pour accueillir les volontaires.
Marie-Josée Cougard