S’ils veulent pouvoir continuer à exercer leur métier, les journalistes chinois travaillant pour les médias d’Etat vont devoir passer un examen permettant de vérifier leur fidélité au Parti communiste et à son secrétaire général, Xi Jinping.
Selon le South China Morning Post, le quotidien de Hongkong, près de 10 000 d’entre eux seront testés dès le mois d’octobre. Comment vérifier que ces journalistes « pensent bien » ? Ils devront se connecter à l’application consacrée à Xi Jinping, lancée sur les smartphones en début d’année – en fait, un véritable portail sur la Chine communiste – et répondre aux questions posées. L’examen comprend cinq sections, dont deux sur la « pensée de Xi Jinping » et une sur le marxisme.
« Reportages positifs »
L’information a commencé à circuler dans les rédactions concernées, mais tous les rédacteurs n’ont pas été informés des conséquences négatives qui pourraient résulter de l’obtention de mauvais résultats. En février 2016, Xi Jinping s’était déjà rendu dans les principaux médias publics chinois (l’agence Chine nouvelle, Le Quotidien du peuple et le groupe audiovisuel CCTV) afin de leur rappeler qu’ils devaient suivre le « leadership du parti » et se concentrer sur des « reportages positifs ».
Symboliquement, lors de sa visite dans les studios de CCTV, Xi Jinping s’était installé dans le fauteuil de celui qui contrôle les images apparaissant sur les différentes chaînes du groupe. Ce contrôle des journalistes s’exprime aussi par d’autres manières : il semble que les journalistes chinois soient de plus en plus nombreux – comme les fonctionnaires – à devoir remettre leur passeport aux autorités et donc à devoir le demander s’ils veulent sortir du pays. Un traitement privilégié au regard du sort réservé aux journalistes étrangers travaillant pour des médias chinois. Ceux-ci doivent informer leurs supérieurs un mois à l’avance s’ils veulent sortir de Pékin.
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