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Dr Youssef, héros de la « Bataille du cèdre »

Le Dr Youssef Tawk. Photo Kami Productions

Diffusé en mars dernier sur la chaîne Ushwaia, le documentaire la Bataille du cèdre, filmé au Liban et réalisé par Laurent Sorcelle et Cécile Favier, sera enfin visionné sur nos petits écrans, grâce à la MTV, le lundi 23 septembre à 22h30. L’histoire est celle de Youssef Tawk, un médecin qui rentre au pays natal dans les années 80 après avoir suivi des études en Europe. Si dans le Liban d’alors, déchiré par la guerre, certaines régions sont épargnées par les bombardements, d’autres sont tout de même touchées par la mort. C’est le cas du village natal du médecin où il élira domicile. Bécharré, les Cèdres et la vallée de la Qadicha, trois noms synonymes de nature sauvage, de grottes et de couvents maronites creusés à même la roche, surplombant d’impressionnantes falaises crachant dans la vallée de Qannoubine (Vallée sainte) l’eau de leurs sources dans des cascades majestueuses. Là-bas se tient, stoïque, la forêt des Cèdres. Une forêt sacrée, lieu mythique pour les Libanais qu’ils dénomment « forêt des cèdres de Dieu », et sanctuaire du Dr Tawk. Les plus vieux spécimens de Cedrus libani ont plus de 2 000 ans. Mais il n’en reste que 380. Ils sont les seuls à avoir résisté à la déforestation massive, aux attaques parasitaires et à la pollution. Depuis l’Antiquité et la Phénicie, des navires ont été construits avec le bois de cèdre, des maisons bâties, et les troncs, capables de s’élever à 40 m de haut et d’atteindre 13 m de circonférence, étaient exploités, provoquant progressivement la déforestation des montagnes dans la région. Cette forêt, considérée comme un temple sacré non seulement localement mais à l’échelle mondiale par tous les experts et amateurs de la nature attirés par sa majesté, s’est rétrécie au fil des années.

Conscient de la fragilité de ce patrimoine naturel, « Docteur Youssef », comme on l’appelle à Bécharré, pense que la forêt a besoin de lui et qu’elle ne pourra pas s’en sortir naturellement. Il fera de la protection des cèdres millénaires et du reboisement des montagnes sa priorité. Cet humaniste au caractère trempé et dont les services médicaux, pour la plupart gratuits, restent vitaux pour les habitants du village ne cessera de croire et d’œuvrer au fil des ans afin de réaliser son rêve impossible : reboiser les terres arides. Désillusions, incompréhensions et obstacles étaient au rendez-vous, mais l’aventure résumée par le documentaire en valait la peine puisqu’en trois décennies, il réussit à planter 130 000 arbres. Dans un décor féerique, les deux réalisateurs captent avec brio l’âme rebelle et libre mais en même temps engagée et dévouée de cet homme exceptionnel qui entretient une relation fusionnelle avec la nature. Son inlassable combat ne se limite pas à la sauvegarde de la nature, il lutte tout aussi férocement pour le droit des habitants des montagnes lointaines à l’accès aux soins médicaux. Pour le médecin, la pérennité de l’homme est intimement liée à celle de la nature. Le Dr Youssef participera avec des complices (Désirée Sadek, journaliste et écrivaine, et Nabil Semaan, conseiller d’un milliardaire mexicain, Alfredo Harp Hélu, d’origine libanaise, amoureux de la nature et désireux, via sa fondation, d’aider au reboisement du pays de ses ancêtres) à la renaissance des forêts de cèdres au Liban. Laurent Sorcelle avait déjà abordé, il y a plusieurs années, cette incroyable histoire, mais cette fois il y revient plus longuement avec Cécile Favier dans un documentaire de 52 minutes. Le récit du sauvetage des Cedrus libani dans la Vallée sainte est une vraie réussite et l’histoire du Dr Youssef est à ne pas manquer.


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Diffusé en mars dernier sur la chaîne Ushwaia, le documentaire la Bataille du cèdre, filmé au Liban et réalisé par Laurent Sorcelle et Cécile Favier, sera enfin visionné sur nos petits écrans, grâce à la MTV, le lundi 23 septembre à 22h30. L’histoire est celle de Youssef Tawk, un médecin qui rentre au pays natal dans les années 80 après avoir suivi des études en Europe. Si dans...

commentaires (3)

Ces héros du quotidien (en matière écologique ou de sauvetage d'êtres humains, que ce soit en matière de santé ou de pauvreté) devraient être davantage valorisés dans les médias (et surtout plus que les "héros" guerriers et mortifères). Espérons que ce documentaire puisse être distribué sous forme de DVD dont une part des bénéfices irait au reboisement du pays, ce qui constitue à la fois une nécessité et une belle action.

de Tinguy Corinne

22 h 06, le 22 septembre 2019

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Commentaires (3)

  • Ces héros du quotidien (en matière écologique ou de sauvetage d'êtres humains, que ce soit en matière de santé ou de pauvreté) devraient être davantage valorisés dans les médias (et surtout plus que les "héros" guerriers et mortifères). Espérons que ce documentaire puisse être distribué sous forme de DVD dont une part des bénéfices irait au reboisement du pays, ce qui constitue à la fois une nécessité et une belle action.

    de Tinguy Corinne

    22 h 06, le 22 septembre 2019

  • Je vais essayer de regarder ce documentaire la 'Bataille du cèdre' pour le travail important de ce docteur. Je crains que les militaires, politiciens et religieux n'ont pas fait le "bon travail" que ce docteur a fait ...

    Stes David

    18 h 57, le 22 septembre 2019

  • Le problème ou "paradoxe" c'est que les militaires et réligieux sont un peu ennemis et amis des arbres au même temps. Si on pense à tous les bateaux et fortifications construites avec des arbres par des militaires ... ou les toits des églises (par exemple la cathédrale Notre Dame qui a souffert d'une incendie à Paris récemment) ... par contre ce sont aussi les domaines militaires ou les forêts associés à des couvents ou monastères qui protègent un peu les arbres car les domaines militaires sont par exemple interdits pour les civils d'y entrer. C'est un paradoxe car les grands "instituts" d'états ont les moyens d'un coté pour planifier sur une terme de quelques siècles (ce que les arbres nécessitent pour grandir) et d'autre coté pour les abattre pour construire des armes et bâtiments ... Il faut penser à un institut d'état ou une réligion, qui existe pendant des siècles, pour gèrer les forêts car la vie d'un humain individuel n'est rien comparé à l'age de ces arbres.

    Stes David

    15 h 52, le 22 septembre 2019

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