"Les hommes du Paléolithique étaient plus carnivores que nous, explique le paléoanthropologue Antoine Balzeau. Cependant, on a trouvé des pollens, des restes de végétaux et des pierres chauffées indiquant qu’ils mangeaient des plantes, et pas seulement crues. Pour les faire cuire à l’eau, comme ils n’avaient pas de récipients allant au feu, ils plongeaient des pierres brûlantes dans le liquide pour le réchauffer."
"Les Hommes du Paléolithique étaient plus carnivores que nous, explique le paléoanthropologue Antoine Balzeau. Cependant, on a trouvé des pollens, des restes de végétaux et des pierres chauffées indiquant qu’ils mangeaient des plantes, et pas seulement crues. Pour les faire cuire à l’eau, comme ils n’avaient pas de récipients allant au feu, ils plongeaient des pierres brûlantes dans le liquide pour le réchauffer."
Sapiens mangeait la viande de gros herbivores et du petit gibier
C’est grâce à l’analyse de restes animaux trouvés près des foyers, d’échantillons de sol révélant des traces de graisse, de marques sur l’émail des dents et de l’analyse isotopique des os de fossiles humains que les chercheurs peuvent reconstituer le régime alimentaire des Hommes préhistoriques. On sait donc que Sapiens mangeait la viande de gros herbivores comme le cheval ou le renne, mais aussi du petit gibier, des oiseaux, des coquillages et sans doute du poisson, du saumon en particulier.
Pas de maladies métaboliques et même de caries
En outre, il utilisait au mieux les ressources disponibles et les conservait par fumaison ou même en les stockant dans la glace. L’agriculture n’est apparue qu’au néolithique, mais la consommation de céréales sauvages est attestée dès - 28.000 ans en Italie, en Russie et en République tchèque par la présence de meules et de broyons, sur lesquels on a relevé des traces d’amidon. De fait, si le "régime" paléolithique a varié en fonction des sites et des climats, "l’étude des fossiles indique que ces Hommes n’ont pas connu de période de famine et avaient de bons apports énergétiques", précise Laurent Klaric, spécialiste du gravettien. Ces analyses ont également permis de constater l’absence de traces de maladies métaboliques, et même de caries.
Par Pascale Pisani
Cet article est issu du hors-série de Sciences et Avenir "La grande histoire de l'humanité en 50 questions", paru en octobre 2015.