Le viaduc de Millau foudroyé : histoire d'une photo impressionnante
C’est une photo qui a marqué les esprits. Une de celles que tout photographe digne de ce nom rêve de faire, une fois dans sa vie.
Sept impacts de foudre simultanés, de nuit, sur chaque pylône du Viaduc de Millau ; difficile de faire mieux. Pour comprendre les circonstances qui ont présidé à la genèse de ce cliché hors du commun, il convient de faire un petit saut dans le passé.
Pour le plaisir
Nous sommes le mercredi 7 août 2013. La météo est franchement à l’orage. Vingt-cinq départements sont placés en vigilance orange. Une situation générée par "une énorme perturbation qui traverse la France", comme le précise, à la télévision, le présentateur météo Jean-Marc Souami.
Bruno Auroy ne le sait pas encore, mais tous les ingrédients météo sont réunis pour qu’il réussisse une des photos les plus impressionnantes de la foudre sur le viaduc de Millau. "J’étais en train de dormir, c’est le bruit du tonnerre qui m’a réveillé", se souvient le commerçant millavois de la rue Droite, "photographe amateur éclairé".
Ça tapait dans tous les sens et j’étais ébloui par les impacts de foudre
Finalement, malgré les cieux qui se déchaînent, Bruno Auroy, décide d’aller sur le terrain. "Je fais tout ça pour le plaisir et me déplacer la nuit ne me gêne pas, mais c’est vrai que c’était impressionnant. Au moment de partir vers le viaduc, je croise mon fils. Il me demande si je ne suis pas fou ", se souvient le père de famille.
Ce dernier prend néanmoins la direction d’un de ses emplacements privilégiés. "Je me suis posté à l’aire d’atterrissage parapente de Brunas. De là-bas, on a une bonne vue d’ensemble sur le viaduc. Ça tapait dans tous les sens et j’étais ébloui par les impacts de foudre", précise le photographe, doté à l’époque d’un "simple Nikon 3 000 ; pas un appareil pro".
Assis dans sa voiture, "boîtier en mode pose, calé sur le rebord de la fenêtre" car il n’avait "pas de pied photo", le Millavois tente d’immortaliser le déchaînement électrique des éléments. "Je retiens ma respiration en me concentrant pour ne pas bouger. Sur cette séquence les éclairs simultanés ne surviennent qu’au bout d’environ trente secondes. Si j’avais arrêté au bout de quinze, comme il m’arrive de le faire, je ratais mon coup", raconte Bruno Auroy.
Énorme impact
Sur le moment, ce dernier n’a pas totalement conscience du fait qu’il vient de faire une photo exceptionnelle : "Je ne voyais pas bien le résultat car l’écran de contrôle de l’appareil est petit. Ce n’est qu’une fois chargée sur mon PC que j’ai vu que la photo était énorme."
Énorme aussi l’impact produit sur les réseaux sociaux. "Dès que j’ai mis la photo sur Facebook (1), ç’a été la folie. J’ai eu plus d’un million de partages." Un succès instantané qui n’a pas que des bons côtés. "Au début tout le monde me piquait ma photo. Maintenant, je prends un pigeon en photo, je le signe", affirme Bruno Auroy qui reconnaît que cette notoriété soudaine l’a, au final, "boosté" et incité à "faire toujours mieux".
Pour preuve les magnifiques photos de la voie lactée avec le viaduc que le commerçant vend sous la forme de cartes postales et de sets de table. Une dynamique qui n’est pas près de s’émousser car le quinquagénaire, qui aime "photographier le viaduc sous toutes les coutures", a pour projet d’obtenir les autorisations pour "le survoler et le photographier". À suivre, chef-d’œuvre en gestation…
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