Dans le haletant feuilleton du Brexit, Brenda Hale a été l’actrice principale d’un épisode capital : c’est elle, en tant que présidente de la Cour suprême, qui a annoncé, mardi 24 septembre, que la décision prise par Boris Johnson de suspendre le Parlement britannique était illégale.
Mais Lady Hale a aussi marqué les esprits en arborant, lors de cette déclaration historique, une broche en forme de grosse araignée. Le bijou argenté a ravi les spectateurs de l’annonce, retransmise en direct, ainsi que les réseaux sociaux.
Rapidement, un tee-shirt avec une araignée argentée a été mis en vente sur eBay, pour 10 livres (11,35 euros). Balcony Shirts, la société qui a créé le vêtement – et qui est sise à Uxbridge, dans la circonscription où est élu Boris Johnson – a promis de reverser 30 % des bénéfices à une association de défense des sans-abri.
Parallèle avec le Brexit ?
De nombreux observateurs s’interrogent : quel message a voulu faire passer la présidente de la Cour suprême ? Pour certains, la broche araignée de Lady Hale est une allusion à l’écrivain Walter Scott : « Oh ! quelle toile emmêlée nous tissons/Lorsque nous entreprenons de tromper », écrivait-il dans Marmion (1808). Le parallèle avec le Brexit et ses embrouillaminis ou, au choix, le mensonge présumé de Boris Johnson à la reine en lui demandant de suspendre le Parlement est vite fait.
La juge, première femme à présider la Cour suprême, est coutumière des broches animalières – libellule, chenille ou grenouille – volontiers portées sur son épaule droite, comme en témoignent les photos circulant sur Twitter. Une porte-parole de la Cour, interrogée par l’Agence France-presse sur le message supposé du bijou, a laissé planer le mystère : « Lady Hale a une petite collection de broches, offertes ou achetées, c’est tout ce que je peux dire. »
Le quotidien britannique The Guardian rappelle sur son site quelques précédents de « diplomatie de la broche ». En 2018, lors de la visite de Donald Trump au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II avait successivement épinglé à ses vêtements une broche offerte par le couple Obama, une deuxième donnée par le Canada, puis celle portée par sa mère aux funérailles de son père, le roi George VI. La secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright (1997-2001) a quant à elle raconté avoir commencé à choisir des broches pour faire passer des messages : c’est en effet parce que le président irakien Saddam Hussein l’avait comparée à un serpent qu’elle avait décidé de porter une broche à l’effigie de cet animal.
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