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Poursuivis pour avoir réduit une femme en esclavage, deux frères jugés dans la Manche

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Un cas d'esclavage moderne devant le tribunal correctionnel de Cherbourg ce mardi 24 septembre : deux frères de 53 et 63 ans étaient jugés pour avoir pendant plusieurs années exploité une femme vulnérable et fragile aujourd'hui âgée de 70 ans.

Deux frères de 53 et 63 ans étaient jugés à Cherbourg pour avoir exploité une femme aujourd'hui âgée de 70 ans. Deux frères de 53 et 63 ans étaient jugés à Cherbourg pour avoir exploité une femme aujourd'hui âgée de 70 ans.
Deux frères de 53 et 63 ans étaient jugés à Cherbourg pour avoir exploité une femme aujourd'hui âgée de 70 ans. © Radio France - Jacqueline Fardel

Michèle est la bonne à tout faire de la famille. Elle fait le ménage, la cuisine... pas les courses parce qu'elle ne sort pas de la maison. "J'avais interdiction de dire bonjour aux personnes qui venaient. J'étais enfermée en haut dès que quelqu'un arrivait" a confié à l'audience cette femme aujourd'hui âgée de 70 ans. 

Ce mardi 24 septembre 2019, au tribunal correctionnel de Cherbourg, deux frères de 53 et 63 ans étaient jugés pour avoir exploité pendant plusieurs années une femme, Michèle, rendue vulnérable par un accident de voiture en 1983. Les faits se sont déroulés dans la Somme dès le milieu des années 90 puis, entre 2014 et 2015, dans la Manche, à Picauville. Des infirmiers qui intervenaient chez les deux frères ont donné l'alerte en avril 2015.

Une chambre sans fenêtre ni meuble

La pièce de neuf mètres carrés où Michèle dormait était sans fenêtre, sans meuble, seul un matelas au sol imprégné d'urines, elle n'avait aucun vêtement non plus. "On ne me laissait jamais le temps de me laver" a-t-elle encore confié. Les infirmiers qui ont donné l'alerte en 2015 ont témoigné au tribunal : "Ils s'en servaient comme d'un objet".  

Des relations sexuelles contraintes

Et ce n'est "que la partie émergée de l'iceberg" souligne l'avocate des parties civiles. Il y avait aussi les coups, les insultes, presque chaque jour, les relations sexuelles contraintes. Dans la maison, il y a d'autres membres de la famille. Parfois jusqu'à 7 personnes. "Personne n'a rien dit", insiste l'avocate.  Quand les gendarmes sont arrivés pour la perquisition ils ont trouvé une personne dans un état de délabrement extrême, épuisée. "Si on met tout cela bout à bout" a souligné le président du tribunal, "on arrive à un cas d'esclavage moderne".

Le procureur de la République a requis cinq ans de prison ferme à l'encontre du plus jeune frère, quatre ans dont deux avec sursis pour le frère aîné. "Ce dossier est la démonstration d'une servitude portée a son paroxysme" a conclu le procureur. La décision du tribunal a été mise en délibéré.

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