Le scandale du « dieselgate » en Allemagne est certainement loin d’avoir livré tous ses secrets. Le CEO, le prédisent du conseil de surveillance et l’ancien directeur exécutif de Volkswagen sont accusés d’avoir retardé la déclaration du scandale en sachant que ce dernier aurait un impact extrêmement négatif sur le cours des actions du groupe.

Les patrons de Volkswagen savaient depuis mars 2015

Herbert Diess, CEO de Volkswagen, Hans Dieter Poetsch, président, et Martin Winterkorn, ancien directeur exécutif sont dans le viseur des procureurs allemands. D’après la justice du pays, ils auraient tenté de trouver un accord avec les autorités américaines pour éviter d’avoir à divulguer le scandale que nous connaissons tous désormais. Pour rappel, Volkswagen a utilisé différentes techniques visant à réduire frauduleusement les émissions polluantes (de NOx et de CO2) de certains de ses moteurs diesel et essence lors des tests d’homologation.

Malheureusement pour eux le scandale a bel et bien éclaté et aujourd’hui, les détails qui l’ont précédé refont surface. Martin Winterkorn, ancien directeur exécutif, aurait été informé du scandale et des dégâts potentiels qu’il aurait pu causer dès mars 2015; 6 mois avant sa démission officielle. De son côté, Hans Dieter Poetsch, président du conseil de surveillance, aurait appris la nouvelle le 29 juin de la même année, tandis que Herbert Diess, CEO actuel du groupe allemand, l’aurait découvert le 27 juillet, peu après avoir rejoint Volkswagen.

Le début d’une nouvelle bataille juridique pour Volkswagen

L’enquête préliminaire a révélé que : « Les membres du conseil de direction de Volkswagen AG nommés – anciens ou suppléants – sont accusés d’avoir délibérément trop tardé à informer le marché des capitaux des lourdes obligations de paiement du groupe, qui se chiffrent en milliards, en raison de la découverte du soi-disant scandale du diesel, et influencé illégalement le cours de bourse de la société ».

Pour les avocats des patrons de Volkswagen : « ni les faits, ni la situation juridique ne justifiaient l’allégation selon laquelle Diess s’était rendu compte des faits d’une manipulation punissable du marché. Pour lui, jusqu’à l’annonce publique de la manipulation des gaz d’échappement par les autorités américaines, rien ne pouvait prévoir que l’affaire diesel Volkswagen pourrait avoir des conséquences financières importantes pour l’ordre des marchés de capitaux ». À l’époque, Herbert Diess était fraîchement arrivé dans le groupe allemand, il pourrait être le seul à échapper à ces accusations. Affaire à suivre…