Pour soigner un rhume, rien à faire : il faut calmer les symptômes, et attendre. Mais des scientifiques américains ont trouvé une autre solution. Ils ont identifié et inactivé une protéine nécessaire à l'infection, rendant des souris et des cellules humaines imprenables par le virus du rhume. Ces travaux sont publiés dans Nature Microbiology.
Le virus du rhume détourne la machinerie cellulaire à son profit
Pour échapper au rhume, la seule solution, c'est de ne pas l'attraper. Cette phrase ressemble à une évidence sans intérêt, mais des scientifiques américains y ont vu une potentielle solution thérapeutique ! Car le rhume est causé par un virus, et a donc besoin de cellules hôtes dont il peut détourner la fonction à son profit. Il pourra y intégrer son matériel génétique et le dupliquer, pour générer plus de virus prêts à infecter d'autres cellules. Pour le virus du rhume, comme des centaines d'autres virus de la même famille appelée "entérovirus", la première étape est une interaction avec certaines protéines des cellules hôtes qui enclenchent le processus.
Pour soigner un rhume, rien à faire : il faut calmer les symptômes, et attendre. Mais des scientifiques américains ont trouvé une autre solution. Ils ont identifié et inactivé une protéine nécessaire à l'infection, rendant des souris et des cellules humaines imprenables par le virus du rhume. Ces travaux sont publiés dans Nature Microbiology.
Le virus du rhume détourne la machinerie cellulaire à son profit
Pour échapper au rhume, la seule solution, c'est de ne pas l'attraper. Cette phrase ressemble à une évidence sans intérêt, mais des scientifiques américains y ont vu une potentielle solution thérapeutique ! Car le rhume est causé par un virus, et a donc besoin de cellules hôtes dont il peut détourner la fonction à son profit. Il pourra y intégrer son matériel génétique et le dupliquer, pour générer plus de virus prêts à infecter d'autres cellules. Pour le virus du rhume, comme des centaines d'autres virus de la même famille appelée "entérovirus", la première étape est une interaction avec certaines protéines des cellules hôtes qui enclenchent le processus.
SETD3, protéine cible du virus du rhume
Plutôt que se concentrer sur les virus, capables de muter plus vite qu'on ne fabrique de médicaments, les chercheurs ont préféré se concentrer sur la protéine qui lui donne accès à nos cellules. En supprimant les gènes un à un des cellules humaines grâce aux "ciseaux génétiques" CRISPR, les chercheurs ont constitué une véritable bibliothèque de cellules humaines. En confrontant ces cellules modifiées à deux virus dont celui du rhume, les chercheurs ont identifié une protéine dont l'absence semble conférer une résistance au virus : la SETD3. Notoirement impliquée dans la contraction musculaire, elle s'est ainsi révélée, à la grande surprise des scientifiques, être également une cible privilégiée du virus du rhume.
Sans SETD3, les cellules humaines et les souris résistent au rhume
Au point que les souris dépourvues de SETD3 étaient résistantes au rhume ! Les cellules pulmonaires humaines, souvent utilisées dans ce type d'études pour leur sensibilité aux rhinovirus, sont également restées en bonne santé lorsque le gène SETD3 leur était ôté. Mieux, des entérovirus aux conséquences bien plus sévères, telles que la fièvre aphteuse et la myélite flaccide aiguë (maladie de la moelle épinière ressemblant à la polio) n'ont pas pu infecter les cellules pulmonaires humaines dépourvues de SETD3. Quant aux souris, elles avaient bien plus de chances de survivre que celles porteuses du gène actif.
Impossible de supprimer SETD3 sans risques
"Nous avons identifié une excellente cible", se félicite Jan Carette, qui a dirigé ces travaux, dans un communiqué. Cependant, en génétique rien n'est simple, et il s'avère souvent que les gènes ont plus d'une fonction. Ainsi, on ne sait pas quelles seraient les conséquences d'une désactivation du gène SETD3 et de sa protéine. Bien que les souris modifiées aient survécu et soient en bonne santé et fertiles, elles n’ont pas été en mesure de sortir leurs petits de l’utérus à la naissance, ce qui pourrait être lié au rôle de la protéine dans les contractions musculaires.
Les chercheurs pensent plutôt que leur meilleur choix est de rechercher un médicament qui bloque l’interaction de la protéine SETD3 humaine avec le virus, ou qui la détruise uniquement lors de ce contact. Mais ce type de médicament est encore loin d'arriver en pharmacie.