Décès du rugbyman Nicolas Chauvin : son père va porter plainte pour «que ça n’arrive pas à d’autres»

Philippe Chauvin, père du jeune joueur du Stade Français, décédé des suites d’un double plaquage, annonce dans L’Équipe qu’il va porter plainte contre X pour homicide involontaire.

 Nicolas Chauvin est décédé dans un match des Espoirs du Stade Français à la suite d’un double plaquage en décembre dernier. Il avait 18 ans.
Nicolas Chauvin est décédé dans un match des Espoirs du Stade Français à la suite d’un double plaquage en décembre dernier. Il avait 18 ans. AA/Stade.fr.

    Philippe Chauvin, père de Nicolas, décédé à 18 ans, en décembre 2018, après avoir été victime d'un double plaquage ayant provoqué une fracture d'une vertèbre cervicale, lors d'un match des Espoirs du Stade Français, à Bordeaux, reste toujours persuadé que la mort de son fils « n'a rien de normal ». Il l'avait déjà clamé, le 31 janvier, lors d'une journée de réflexion autour du thème « Rugby et formation, un enjeu de santé », organisé en hommage au jeune garçon, à l'université Paris-Descartes.

    Ce mercredi, dans un entretien à L'Équipe, Philippe Chauvin explique pourquoi il poursuit son combat pour la vérité alors que la police vient de classer sans suite l'enquête sur le décès de son fils. Il a ainsi décidé de porter plainte contre X pour homicide involontaire. « Il me semble logique pour un père, pour la famille d'un défunt, de vouloir comprendre ce qui est arrivé lorsqu'une mort ne paraît pas normale, avance-t-il. J'ai à ma disposition la vidéo (NDLR : de l'action) qui confirme ma démarche. Je me sens aussi le devoir envers Nicolas de tout faire pour que les faits et les responsabilités soient établis. Si je ne le faisais pas, ce serait une trahison envers lui. »

    Cet ancien rugbyman passionné songe une fois encore à son sport en agissant ainsi. « Perdre un enfant, c'est terrible, encore plus quand c'est à cause d'un problème qu'on aurait pu éviter, dit-il encore. Je paie, et on le paiera toute notre vie avec ma femme, mais je ne veux pas que ça arrive à d'autres. Alors je prends mes responsabilités en allant plus loin avec cette plainte. »

    Philippe Chauvin fait état dans cet entretien de ses discussions avec Bernard Laporte, le président de la Fédération française. Face à l'absence de sanctions prises, il avance : « Si défoncer la tête d'un joueur appartient au jeu, il faut le dire et il faut rapidement que le ministère de la Jeunesse et des Sports retire sa délégation de service public à la FFR. Une Fédération a une obligation : assurer la sécurité de ses pratiquants. Je ne crois pas qu'un coup d'épaule donné à la tête en étant lancé à 20 km/h préserve la sécurité. »