L'antibiorésistance chez les animaux d'élevage s'aggrave

  ©Getty -  Joern Pollex
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La résistance aux antibiotiques augmente chez les animaux d'élevage et autres actualités scientifiques.

Avec
  • Pierre Tattevin Chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes

Selon une étude publiée dans la revue Science : la biorésistance aux antibiotiques augmente chez les animaux d’élevage destinés à l’alimentation. À force d’être exposées aux antibiotiques, les bactéries développent des mécanismes d’adaptation et deviennent multirésistantes. Depuis des années, la communauté scientifique recommande de réduire ces traitements dans les élevages. Sauf que la demande de viande grimpe partout, que l'utilisation des antibiotiques est exacerbée et, surtout, peu réglementée. Cette étude menée par une équipe internationale fait le point sur vingt ans de tendances. Il s'agit d'une méta-analyse qui cartographie toutes les données disponibles à ce sujet : 901 enquêtes du monde entier de 2000 à 2018. En Chine, En Inde, au Brésil, au Mexique, les taux de résistance aux antimicrobiens chez les animaux d’élevage ont augmenté, voire doublé. Ce taux pourrait encore augmenter de manière exponentielle. L’étude appelle à mettre en place urgemment des mesures sanitaires à échelle mondiale.  

Natacha Triou s'entretient avec le Professeur Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes et président de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française. 

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La Méthode scientifique
58 min

En bref

  • La moitié de la population mondiale n'aura pas accès aux soins de santé en 2030

Selon un rapport publié hier par l’OMS - l’Organisation Mondiale de la Santé - 5 milliards de personnes n’auront pas accès aux soins de santé d’ici 2030, soit plus de la moitié de la population mondiale. Selon ce rapport, les investissements pour la santé sont insuffisants dans la plupart des pays, et sont même en train de reculer depuis quelques années. Il faudrait investir 200 milliards de dollars par an dans la santé pour sauver 60 millions de vies. L’OMS encourage les pays à investir au moins 1% de plus de leur PIB dans les soins de santé primaires. Il appelle également à renforcer la Couverture Sanitaire Universelle : partout dans le monde, le coût pour les soins augmente et participe de l’appauvrissement des populations. 

  • Les prochaines capsules Orion de la NASA

Hier, la NASA a signé un contrat de 3 milliards de dollars avec Lockheed Martin pour construire les prochaines capsules Orion, ces navettes-taxi pour la Lune des futures missions Artémis. D'ici 2024, elles devraient transporter les astronautes américains, dont la première femme. Assez proches des capsules Apollo, mais plus spacieuses - elles peuvent transporter quatre personnes - elles auront une autonomie de trois semaines. Les premiers vols inhabités sont prévus pour 2020.

  • Vénus aurait pu abriter la vie

Selon un nouveau scénario des chercheurs de la NASA, Vénus aurait pu être une planète habitable pendant 3 milliards d'années. Une planète avec des océans à sa surface et dotée d'une température ambiante de 20 à 50 degrés ? Difficile à imaginer quand on sait que sur Venus, il fait actuellement 470°C. Ce nouveau modèle se base sur l’évolution du rayonnement solaire et sur les modélisations climatiques de la Terre, transposées à Vénus. Selon cette hypothèse, l'atmosphère de Venus se serait refroidie il y a 4,2 milliards d’années, permettant l’apparition d’un climat stable. Puis, il y a 750 millions d’années, un événement - probablement une activité volcanique - a bouleversé son atmosphère qui aurait rejeté une énorme quantité de dioxyde de carbone et provoqué un effet de serre. Néanmoins, les auteurs de cet article admettent que l’on manque encore d’informations sur l’histoire de la surface de Vénus pour confirmer ce scénario.

par Natacha Triou

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