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Sondage

Les Français plébiscitent le transfert des tâches médicales aux infirmiers

Les prescriptions d'analyses ou de traitements pour les soins courants pourront bientôt être effectuées par un infirmier qualifié. Une évolution que les Français voient plutôt d'un bon oeil, selon un sondage Ipsos.

Les infirmiers pourront bientôt réaliser certains actes médicaux qui leur étaient jusque-là interdits.
Les infirmiers pourront bientôt réaliser certains actes médicaux qui leur étaient jusque-là interdits. (Philippe Huguen - AFP)
Publié le 26 sept. 2019 à 08:10

Les Français font confiance aux infirmiers. Ils sont en tout cas majoritairement d'accord pour leur confier des responsabilités supplémentaires. C'est l'un des principaux enseignements d'un sondage Ipsos réalisé pour la Convention on Health Analysis and Management (CHAM) dans cinq pays européens (France, Allemagne, Italie, Suède et Portugal).

Publiée en marge de la réunion annuelle du CHAM, qui se tient actuellement à Chamonix, cette étude montre qu'une écrasante majorité des personnes interrogées (82 %) se disent prêtes à accepter qu'un infirmier prescrive « des analyses médicales et des radiographies ». Un pourcentage supérieur à la moyenne européenne (70 %) et bien plus élevé qu'en Allemagne (56 %) ou en Italie (56 %).

« C'est un très bon signe, les Français sont mûrs »

En outre, près de trois quarts (74 %) des Français interrogés se disent disposés à suivre un traitement médical prescrit par un infirmier, s'agissant des soins courants. Pour une angine ou la pose d'une attelle, le diagnostic d'un médecin ne serait donc plus indispensable. Là aussi, les sondés tricolores se montrent plus confiants que les Européens en moyenne (66 %).

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Enfin, les « petits gestes chirurgicaux », tels que les points de suture, pourraient être réalisés par un infirmier sans la confirmation d'un médecin, selon 57 % des Français interrogés. C'est 7 points de plus que pour l'ensemble des sondés.

« C'est un très bon signe, cela veut dire que les Français sont mûrs », se réjouit le professeur Guy Vallancien, chirurgien et président du CHAM, qui réunit plus de 500 professionnels du secteur. Selon lui, 50 % des actes actuellement réservés aux médecins pourraient être délégués.

Amorcer la transformation de la profession de médecin

C'est justement la direction prise par le gouvernement, puisque le plan santé présenté l'an dernier prévoit la montée en puissance des « infirmiers en pratique avancée ». Après une formation de deux ans, ces derniers seront autorisés à mener des examens cliniques et effectuer des actes techniques. Plus récemment, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué que ces « super infirmiers » pourraient, dès 2022, exercer dans les services d'urgence.

Pour le CHAM, l'idée serait d'aller plus loin et plus vite afin de laisser les médecins se concentrer sur les tâches les plus complexes. Ce qui suppose la réorganisation de tout l'écosystème médical. Pour le professeur Vallancien, « il faut réunir les médecins libéraux et hospitaliers, les pharmaciens, les kinés, et amorcer la transformation de la profession de médecin, c'est le message que l'on veut passer à la ministre de la Santé ».

Yann Duvert

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