Des larmes à gauche et à droite”, affirme El Confidencial ce 26 septembre 2019. Ce jeudi, Jacques Chirac est mort à l’âge de 86 ans. “Dans une France divisée et en pleine guerre politique, les adversaires des différents camps ont rendu hommage à l’ex-président.” Il avait été chef d’État pendant deux mandats, Premier ministre deux fois également, ministre à trois reprises et maire de Paris pendant 18 ans, rappelle El Mundo.

C’était aussi “un formidable animal politique, débordant de charme et d’énergie – deux atouts qui se sont révélés précieux dans la longue ascension qui le mena finalement à la tête [de l’État français pendant 12 ans]”, complète The Financial Times. “Moins homme d’État que survivant de la politique, moins stratège que négociateur.” Un “homme à femmes, mais discret, amoureux de la bonne chère et buveur avec modération”, ose encore El Confidencial.

Un caméléon politique

El Mundo rend surtout hommage à la “légende politique” qu’il incarnait en relevant tout de même ses “grandes contradictions”. Un point que confirme El Confidencial :

Homme de droite et vulgarisateur du concept de ‘fracture sociale’, anti-immigrés puis solidaire des réfugiés, pro-nucléaire puis écologiste, Chirac a toujours su aller dans le sens du vent.”

Un vrai “caméléon” politique même, pour The New York Times qui souligne sa capacité à “ajuster ses politiques en fonction de ce que voulaient les électeurs”.

Le dernier “grand président” de la Ve République

Sa mort marque la fin d’une époque, celle du gaullisme”, analyse encore El Mundo. Tandis que pour le quotidien suisse, Le Temps, “son héritage politique est à l’image de l’homme qu’il fut : trop pressé, écartelé entre ses aspirations au long cours, et les contraintes d’une vie politique consacrée à la conquête, plus qu’à l’exercice du pouvoir suprême”.

Si “sa présidence a été marquée par l’inaction et l’immobilisme politique et qu’il a laissé à son successeur une France tout aussi divisée, accablée par la dette, les inégalités et le chômage qu’au début de son mandat, le caractère débonnaire de l’ancien président a fait de lui un des retraités de la politique les plus populaires de France”, indique The Guardian.

“Jamais aussi populaire qu’à la fin de sa vie”, pour le quotidien autrichien Der Standard, Chirac était même le “dernier ‘grand président’ de la Ve République”.