Vers un remboursement anticipé de la Grèce au FMI
Les pays européens devaient donner leur feu vert à la Grèce, jeudi soir, pour un remboursement anticipé de sa dette résiduelle au FMI. En jeu, une prime de confiance pour le gouvernement grec et des économies pour le budget.
Les Européens devaient autoriser jeudi la Grèce à rembourser par anticipation une partie de sa dette envers le FMI, selon le cabinet de courtage grec Pantekakis. Le ministre des Finances Staikouras a fait une demande dans ce sens le 13 septembre portant sur 2,85 milliards d'euros, à la fois pour témoigner de la meilleure santé de l'économie du pays, améliorer la viabilité de la dette grecque et plus prosaïquement pour faire des économies budgétaires.
Les emprunts contractés auprès du FMI ne représentent plus que 2,6 % du total de la dette du pays, selon le journal Kathimerini, mais c'est la portion la plus coûteuse et elle arrive à échéance plus tôt que les prêts contractés auprès du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du Mécanisme de stabilité financière (MES).
Le rendement des obligations à 10 ans de la Grèce est aujourd'hui inférieur à 2 % et celui des obligations à court terme et des bons du Trésor encore plus bas. Des chiffres à comparer aux 5 % d'intérêts payés sur les prêts du FMI.
Viabilité de la dette
Le remboursement anticipé de ces près de 3 milliards d'euros sur un total restant de 8,8 milliards d'euros devrait permettre au trésor grec d'économiser entre 70 et 90 millions d'euros d'intérêts.
« Je me réjouis d'un tel remboursement anticipé pour une raison très simple : parce qu'il accroît la viabilité de la dette de la Grèce », avait déclaré Klaus Regling, le président du Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de sauvetage de la zone euro, lors de l'Eurogroupe organisé à Helsinki à la mi-septembre.
L'idée d'un remboursement par anticipation auquel ont procédé avant la Grèce, l'Irlande, le Portugal et Chypre, avait été lancée par l'administration précédente d'Alexis Tsipras . Mais cette dernière avait renoncé à en faire la demande officielle, craignant un refus des créanciers. Les analystes font valoir que le FMI restera certainement impliqué aussi longtemps que l'encours du prêt de la Grèce dépassera 2 milliards d'euros.
Catherine Chatignoux