Création de l’observatoire de la parité entre les femmes et les hommes (1995), première loi sur la parité politique garantissant l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux (2000), allongement de 10 à 12 semaines du délai légal de l'IVG (2001), congé de paternité (2002), procédure d'éviction du conjoint violent introduite au divorce (2004)...
 
Mais aussi : promulgation de la loi sur égalité salariale entre les femmes et les hommes et apparition de la notion de respect dans le contrat de mariage.
 
Voilà quelques lois en faveur des droits des femmes promulguées sous la présidence de Jacques Chirac, décédé ce jeudi 26 septembre, à l'âge de 86 ans. Pour l'occasion, les photos les plus cultes (et les plus cools) de l'ancien Président ont été ressorties des archives et partagées en masse sur les réseaux sociaux. Dont celle, mythique, de Jacques Chirac et Simone Veil, alors ministre de la Santé, tous deux cigarettes au bec, penchés sur un dossier. 
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Soutien et fidélité à Simone Veil 

Jacques Haillot/Sygma/Sygma via Getty Images
C'est Jacques Chirac, Premier ministre, qui en 1974, soufflera le nom de la magistrate Simone Veil au chef d'État Valéry ­Giscard d’Estaing. "Les femmes se sont toujours débrouillées, elles continueront", disait d'abord Chirac à propos de l'IVG, pour qui "cette affaire de bonnes femmes" n'était pas une urgence. Mais l'auteure d'Une vie assure, dans son autobiographie, qu'une fois les directives du président données, "Jacques Chirac n’a pas ménagé son soutien à [s]on égard et a tout mis en œuvre pour que la loi soit votée". La nuit du 29 novembre 1975, la loi autorisant l'IVG est adoptée.
 
De retour à son domicile à l'aube, Simone Veil y trouve une immense gerbe de fleurs, livrée par Jacques Chirac. Plus tard, ils se retrouveront adversaires aux élections européennes, mais leur puissant lien ne se brisera jamais.  
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Perles sexistes en public

Laurent MAOUS/Gamma-Rapho via Getty Images

Dans le même temps et paradoxalement, Jacques Chirac multipliait les sorties sexistes. L'une des plus tristement célèbres (lui aurait-elle valu son poste aujourd'hui ?) est encadrée, en exergue, dans une colonne du Figaro Magazine, à qui le maire de Paris d'alors accorde une interview en janvier 1978. "Pour moi, la femme idéale c'est la femme corrézienne, celle de l'ancien temps, dure à la peine, qui sert les hommes à table, ne s'assied jamais avec eux et ne parle pas !". 

Nous autres, les hommes, nous sommes les Cro-Magnon de la préhistoire. Toujours à chasser et à courir la gueuse

Une décennie plus tard, en février 1988, lors d'un sommet européen à Bruxelles, Jacques Chirac, alors Premier ministre, croit son micro fermé et lance, à propos de son homologue britannique Margaret Thatcher : "Mais qu’est-ce qu’elle me veut de plus cette mégère, mes couilles sur un plateau ?" Margaret Thatcher exigera une traduction, et le lendemain, le quotidien anglais The Sun titrera son édition : "Le Premier ministre français est ordurier".

Mars 1992. En déplacement dans l'Eure, pour soutenir la candidature au Conseil général de son ami Jean-Louis Debré, Jacques Chirac porte un toast : "À nos chevaux, à nos femmes et à ceux qui les montent !" 

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Fier volage en privé

Gilles BASSIGNAC/Gamma-Rapho via Getty Images

“Nous autres, les hommes, nous sommes les Cro-Magnon de la préhistoire. Toujours à chasser et à courir la gueuse. Mais à la fin des fins, il nous faut retourner dans notre grotte. Moi, j’ai besoin de cette grotte pour me retrouver. Sans elle, je serais malheureux comme les pierres.” Ainsi Jacques Chirac justifie ses aventures extraconjugales - secret de polichinelle - dans Chirac, une vie (Flammarion), biographie écrite par le journaliste Franz Olivier-Giesbert, parue en 2016. 

Par cette métaphore - on ne peut plus élégante - de la "grotte", l'ancien président désigne là son épouse, Bernadette Chirac, avec qui il aura partagé sa vie 63 ans. Elle est "grotte", quand toutes les autres femmes sont des "gueuses" à "chasser".

Dans une autre biographie, Président, la nuit vient de tomber (Cherche Midi), son confident Daniel Le Conte évoque ces "femmes qu’il chevauche sans plus de préliminaires, parce que le temps presse, parce que la quantité a pris l’ascendant sur la qualité". Une révélation qui explique ce surnom, qu'il lui avait été trouvé dans les années 1970 : "cinq minutes douche comprise".

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