À la fin des années 1800, le choix du meilleur type de propulsion n’était pas encore établi. Si le moteur à explosion avait de nombreux avantages, beaucoup croyaient à l’électricité pour la mobilité. Une voiture électrique franco-belge tentera de le prouver en devenant le premier véhicule à dépasser les 100 km/h.

Parmi les quelques objets symboles du XXe siècle, les moteurs à explosion sont à placer en bonne position. Ce sont sur eux qu’ont été bâtis tous nos outils de mobilité et une large partie de la technologie moderne. Ces pièces mécaniques simples à fabriquer, utilisant du pétrole, faciles à transformer, à transporter et très énergétiques, ont établi rapidement leur hégémonie sur le monde.
Pourtant, à la fin du XIXe siècle, le choix du meilleur système de propulsion n’était pas encore établi. À cette époque, certains croyaient plus à l’électricité qu’au pétrole. C’était le cas de l’industriel belge Jenatzy. Dans les années 1890, celui-ci décidera de prouver la supériorité des batteries sur le moteur à explosion en battant le record de vitesse de l’époque alors aux alentours de 92 km/h.
Un obus sur roue
C’est à la Compagnie internationale de Paris qu’il commandera la construction de la "Jamais Contente", une sorte d’obus en aluminium et tungstène, monté sur roues. Ses deux batteries électriques, développant un peu moins de 70 chevaux, représentent environ la moitié de son poids de 1,5 tonne. Elle s’élance le 28 avril 1899 sur une route des Yvelines et pulvérise le record en atteignant 105,98 km/h. Elle devient le premier véhicule terrestre à dépasser la barrière symbolique des 100 km/h.
Mais finalement, trop lourde, trop complexe et surtout soumise à un temps de recharge beaucoup trop long, la technologie électrique ne survivra pas à la concurrence. Si à cette époque, un "Elon Musk" avait réussi à développer une technologie de batterie plus efficace et plus compétitive, la face du monde, qu’elle soit technologique ou géopolitique, en aurait été bouleversée !
Il faudra attendre près de 100 ans pour que les constructeurs automobiles ne re-développent réellement cette technologie, aiguillonnés par l’urgence climatique. Et l’envie de battre des records n’a pas disparu, puisque régulièrement ceux-ci veulent prouver la supériorité de leurs innovations en matière de vitesse de pointe. Aujourd’hui, le record d’une voiture électrique est détenu par la Venturi VBB-3 avec 576 km/h.
Ludovic Dupin @LudovicDupin

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