Les efforts payent. Le trou dans la couche d'ozone devrait atteindre sa plus petite taille depuis les années 80, date à laquelle la formation du trou a été identifiée. Cette bonne nouvelle, résultat d'une action collective entre les pays du monde entier, reste un exemple à suivre pour répondre à l'urgence climatique. 

Selon le Service pour la surveillance de l’atmosphère de Copernicus (CAMS), le trou dans la couche d’ozone devrait atteindre en 2019 sa plus petite taille depuis 30 ans. "L’étendue spatiale du trou dans la couche d’ozone progresse actuellement à un rythme beaucoup plus lent que d’habitude", notent les chercheurs.
Habituellement, le trou dans la couche d’ozone se forme de septembre à décembre. Cette année les scientifiques ont constaté "que le trou dans la couche d’ozone était particulièrement inhabituel", explique Antje Inness, scientifique principale à CAMS. "Bien que la croissance ait été relativement précoce, début septembre, un réchauffement soudain de la stratosphère a perturbé le vortex froid polaire à l’origine du trou dans la couche d’ozone (…) Nos prévisions indiquent qu’il restera petit cette semaine et nous prévoyons que le trou dans la couche d’ozone de cette année sera l’un des plus petits que nous ayons vu depuis le milieu des années 1980".



Ne pas se reposer sur ses lauriers
Le trou dans la couche d’ozone, identifié en 1985, s’est formé à cause des émissions dans l’atmosphère de produits chimiques très nocifs, les chlorofluorocarbures. Ces gaz étaient alors principalement utilisés dans la fabrication des frigos et climatiseurs. Les pays du monde entier se sont accordés en 1987 dans le cadre du Protocole de Montréal pour mettre fin à leur utilisation, répondant à une urgence vitale. La couche d’ozone est en effet nécessaire à la vie du Terre car elle filtre les rayons ultraviolets. 
Les scientifiques prévoient que la couche d’ozone revienne à son état d’avant 1980 en 2060. "Selon les projections, l’ozone de l’hémisphère nord et des latitudes moyennes devrait se régénérer complètement d’ici 2030, suivi par l’hémisphère sud dans les années 2050 et par les régions polaires d’ici 2060", soulignait l’ONU en décembre dans un communiqué.
Mais ces prédictions restent sujettes aux efforts des États. "Il n’y a pas lieu de se reposer sur ses lauriers", prévient le chef du CAMS, Vincent-Henri Peuch. "Le rétablissement de la couche d’ozone dépend du changement climatique, car le refroidissement à long terme de la stratosphère peut exacerber la perte d’ozone et retarder le processus. En outre, la possibilité d’émissions non autorisées de substances appauvrissant la couche d’ozone ne peut être exclue. En effet, les émissions du deuxième chlorofluorocarbone le plus abondant (CFC-11) ont été détectées en 2018 et elles pourraient être retracées sans équivoque et faire l’objet de mesures." 
Marina Fabre @fabre_marina

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