Nancy | Justice Neuf mois ferme pour le mari policier violent

Ce gardien de la paix affecté à la brigade de nuit de l’hôtel de police de Nancy avait gazé sa compagne, l’avait menacée avec son arme de service. « J’ai fonctionné comme une cocotte-minute, j’ai tout gardé pour moi et, à un moment, j’ai explosé… ».
Eric NICOLAS - 29 sept. 2019 à 05:02 | mis à jour le 30 sept. 2019 à 06:36 - Temps de lecture :
Le gardien de la paix était affecté à la brigade de nuit de l’hôtel de police de Lobau. Désormais, il ne dispose plus de son arme et répond aux appels Police 17.  Photo ER /Alexandre MARCHI
Le gardien de la paix était affecté à la brigade de nuit de l’hôtel de police de Lobau. Désormais, il ne dispose plus de son arme et répond aux appels Police 17.  Photo ER /Alexandre MARCHI

Jugé en comparution immédiate le 19 juillet pour des violences conjugales, ce policier de Nancy avait fait le choix de demander un délai pour préparer sa défense. Il n’imaginait certainement pas que le tribunal, ce jour-là, allait le placer en détention provisoire en attendant l’audience de ce vendredi.

Sa première demande de mise en liberté devant la cour d’appel ayant payé, c’est libre qu’il s’est présenté devant ses juges.

À la barre, il fait profil bas, ce gardien de la paix de la brigade de nuit de Nancy poursuivi, suite à une rupture douloureuse, pour des violences avec arme, des menaces de mort et harcèlement.

En avril, sa concubine, mère de leurs deux enfants, a dénoncé des insultes, des coups, des tirages de cheveux mais aussi, à partir d’août 2018, un harcèlement constant et surtout des menaces de mort.

« Puis je te finis avec une balle ! »

La jeune femme assure que son compagnon l’a gazée à deux reprises, qu’il lui a mis un couteau sous la gorge, l’a aussi braquée avec son arme de service en hurlant « Tu crois que je n’en suis pas capable ? »

La compagne a conservé des SMS menaçants. Sur l’un d’eux, le policier lui promet de lui mettre « une balle dans les genoux, les mains, les épaules, les seins. Puis je te finis avec une balle en t’ouvrant la bouche ! ». Elle a aussi enregistré certaines conversations. Sur l’une d’elles, l’IGPN (Inspection générale de la Police nationale) assure qu’on entend un « bruit de culasse ».

Défendu par Me Grandclaude, le policier, suivi psychologiquement depuis juillet mais pour l’heure pas suspendu administrativement, reconnaît tout sauf les violences avec arme. « C’est entièrement de ma faute. Clairement, je suis auteur et elle est victime. J’ai fonctionné comme une cocotte-minute, j’ai tout gardé pour moi et, à un moment, j’ai explosé… »

« Vous ne valez pas mieux que tous les maris violents », lâche le procureur qui requiert 18 mois dont 4 avec sursis et mise l’épreuve (SME). « Vous vous considérez comme intouchable, vous vous prenez pour le boss. » Jugement: 18 mois dont 9 avec SME.