“Dimanche de pluie à Paris. Ciel gris.” Et pourtant, cela n’a pas découragé les Français à venir en nombre aux Invalides. Ce 29 septembre, relate le correspondant du journal Le Temps, des milliers de personnes ont gagné l’esplanade pour saluer, tout au long de l’après-midi, le cercueil de l’ancien président”. Un “protocole inédit”.

Au “panthéon de la politique française”

Dans la foule compacte, “certains [sont venus] avec une fleur dans les mains, d’autres avec une photo”, décrit le journal suisse. Surtout, la plupart “ne veut pas entendre parler des zones d’ombre” du chef d’État “sacré président ‘le plus populaire de la Ve République’” d’après un sondage.

“Se souviennent-ils des affaires politico-financières qui scandèrent les douze ans de présidence de Jacques Chirac ? […] Des trahisons politiques à répétition ?”, questionne le correspondant du Temps. “Sourires gênés. Haussement d’épaules. Ce Chirac-là est réinventé par l’homme et le deuil national.”

Pour le titre suisse, l’ancien président est désormais “entré au panthéon de la politique française”. Et de juger :

Chirac et ses erreurs, ses mensonges, ses trahisons et ses reculades, est aujourd’hui pardonné.”

L’histoire d’une République

Après cet hommage populaire, une “messe solennelle” aura lieu à l’Église Saint-Sulpice de Paris ce lundi 30 septembre. Une “trentaine de chefs d’État ou de gouvernement étrangers, dont le président russe Vladimir Poutine, devrait y assister”, informe encore Le Temps.

“Fait marquant : les trois anciens présidents de la République seront aux cotés d’Emmanuel Macron.” Il y aura ainsi Nicolas Sarkozy, “longtemps membre intime du clan avant de trahir son mentor en 1995 pour Edouard Balladur”. François Hollande, “avec lequel Jacques Chirac partageait ses racines électorales corréziennes” et enfin Valéry Giscard d’Estaing “l’ennemi politique de toujours”. Ainsi, conclut Le Temps : “Avant l’inhumation privée au cimetière voisin du Montparnasse, c’est l’histoire d’une République qui défilera lundi.”